Lutte contre la fraude sociale : fusionner carte vitale et carte d’identité, l’idée envisagée par le gouvernement

Pour lutter contre la fraude sociale, le gouvernement envisage de fusionner carte vitale et carte d’identité
Pour lutter contre la fraude sociale, le gouvernement envisage de fusionner carte vitale et carte d’identité

POLITIQUE - Allocations, cartes Vitale, retraités à l’étranger… Le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal a dévoilé ce lundi 29 mai un vaste plan de lutte contre la fraude sociale qui doit permettre de faire des économies et de doubler les redressements d’ici à 2027. Ces annonces interviennent trois semaines après un premier plan centré sur la lutte contre la fraude fiscale. Parmi elles : le projet de fusionner la carte vitale et la carte d’identité.

Le gouvernement réfléchit en effet à cette solution afin de lutter contre les fraudes aux prestations de santé. « On peut imaginer un modèle où à compter d’une certaine date, quand vous refaites votre carte d’identité cela devient automatiquement votre carte Vitale », a déclaré le ministre au cours d’un échange avec des journalistes, ajoutant qu’une mission de préfiguration serait lancée d’ici à l’été et pourrait parvenir à des conclusions d’ici à la fin de l’année.

Au passage, l’idée d’une carte Vitale biométrique semble abandonnée, notamment compte tenu de son coût, a déclaré le ministre dans un entretien au Parisien.

Une fraude évaluée entre 6 et 8 milliards d’euros par an

Bercy veut par ailleurs cibler les retraités vivant hors des frontières européennes afin de mieux identifier ceux qui sont décédés mais continuent à percevoir des allocations. Le ministre a rappelé que plus d’un million de pensions étaient versées à l’étranger, dont la moitié hors d’Europe, et 300.000 en Algérie.

« La fraude sociale, comme la fraude fiscale, est une forme d’impôt caché sur les Français qui travaillent », a déclaré Gabriel Attal. La fraude aux prestations sociales seule est évaluée entre 6 et 8 milliards d’euros par an selon la Cour des comptes.

Le ministre se donne 10 ans pour mener le chantier, avec une première étape, à savoir avoir en 2027 « deux fois plus de résultats qu’en 2022 ». Les redressements ont déjà augmenté de 35 % depuis cinq ans.

« Renforcer » les conditions de résidence en France « pour bénéficier d’allocations sociales »

Il promet pour cela la création de mille postes supplémentaires durant ce quinquennat et un investissement d’un milliard d’euros dans les systèmes d’information. Le ministre a détaillé tous un train de mesures à plus ou moins brèves échéances.

Il veut notamment « renforcer » les conditions de résidence en France « pour bénéficier d’allocations sociales ».

Il faudra désormais passer neuf mois de l’année dans le pays, contre six prévus actuellement, pour bénéficier des allocations familiales ou du minimum vieillesse, indique le ministre. De même pour les APL qui ne nécessitent que huit mois de présence pour l’heure.

Gabriel Attal entend augmenter les moyens des Urssaf pour limiter la fraude aux cotisations des employeurs.

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