Publicité

Lyon, entre froideur et efficacité

Peu d’occasions, peu d’emballement, mais une victoire limpide et une clean sheet : face au rival marseillais, l’OL n’a jamais semblé vraiment plus fort, mais s’est imposé sans trembler ni forcer, avec une froideur diabolique.

Il n’a suffi à l’OL que de deux occasions pour faire tomber Marseille. D’abord un coup-franc quasi-anodin transformé en but par les mains glissantes de Mandanda, puis un centre bien dosé de Maxwel Cornet pour la tête de l’infernal Mariano. Le reste ? Pas grand chose. Comme souvent, l’OL 2017/2018 s’est contenté du minimum et ne s’est mis en route que pendant une dizaine de minutes avant de bétonner et gérer son avantage. Suffisant, vous dites ? Peut-être, mais après tout, le résultat est là.

Provoquer la réussite

La grande constante de cette première partie de saison lyonnaise aura été l’insolente réussite face au but des Gones. Souvent, les Lyonnais s’en seront tirés avec des résultats bien plus larges que ne pouvaient le laisser apparaitre les statistiques. Lors des valises infligées à Nice, Troyes ou Saint-Etienne, les Lyonnais ont ainsi tiré à peine plus que leur adversaire. Face à Caen, Amiens et Marseille, les trois dernières victoires en date de l’OL, les Lyonnais ont même eu un total de tirs bien inférieur à leurs rivaux.

Alors comment expliquer cette insolente réussite, couplée à une malchance assez folle des adversaires (8 tirs ce soir, contre 19 pour l’OM) ? Deux explications. La première est simple : l’OL possède des joueurs de très grande classe dont les qualités individuelles ne sont plus à démontrer. Que ce soit Fekir, Memphis ou Mariano, lorsque la frappe part, le but est très souvent au bout. L’autre explication est plus tactique : l’OL, avec son bloc bas et ses contres rapides, se retrouve rarement en position de devoir tenter des frappes à l’aveugle ou en angle fermé. Du talent d’un côté, et des situations favorables de l’autre : cette saison, Lyon parvient à se créer la réussite offensive, tout en bénéficiant de quelques miracles à l’arrière (deux poteaux contre Caen, un ce soir…). Pourvu que ça dure.

Moins de spectacle, moins de ferveur ?

Ce que l’on pourra reprocher à cet OL minimaliste et impitoyable, c’est une relative incapacité à emballer les rencontres. Au Parc OL dimanche soir, une fois passées les célébrations des 30 ans des Bad Gones et l’hommage à Joël Bats, l’ambiance fut relativement feutrée, rien à voir avec les matches fous contre Monaco ou Paris il y a quelques années.

Difficile, il est vrai, de s’emballer pour cette équipe qui refuse trop souvent le jeu, la possession, et préfère souvent gérer l’avantage plutôt que tuer le match. Ce soir encore, Bruno Genesio a choisi le cynisme au romantisme, en préférant lancer Jordan Ferri et Ferland Mendy plutôt que de pousser pour achever un adversaire frustré et fatigué. Au coup de sifflet final, la satisfaction d’avoir battu le rival est bien là, mais elle manque un peu de panache. Face à Saint-Etienne, l’OL avait réussi à tirer sur l’ambulance sans aucun scrupule. Contre Marseille, jamais les Gones n’auront vraiment semblé supérieur, en se contentant du résultat sans y mettre la manière. Réaliste, limpide, mais peut-être un peu trop froid ?

A trois jours de la trêve, force est de constater que la culture du résultat-roi pronée par l’OL de Bruno Genesio fait pour l’instant mouche. Les Lyonnais sont confortablement installés sur le podium et se sont payés le luxe de vaincre leurs deux rivaux dans les deux matches couperets. En dehors de l’élimination piteuse en Coupe de la Ligue, tous les voyants sont au vert. Mais dans les coeurs, il fait encore un peu froid. Rendez-vous au printemps pour le redoux ?

Charly M.

PS : Merci Joël Bats, un grand monsieur ♥