Macron estime que "l'isolement de Poutine pendant le Covid-19" est une cause de la guerre en Ukraine

Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la mission permanente de la France aux Nations unies, à New York, le 21 septembre 2022.
 - Ludovic MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la mission permanente de la France aux Nations unies, à New York, le 21 septembre 2022. - Ludovic MARIN / AFP

Dans un entretien accordé à CNN, le président français a défendu sa volonté de continuer à dialoguer avec son homologue russe et s'est dit optimiste sur l'idée de convaincre l'Inde et la Chine de condamner la Russie.

"Le leader qui a décidé d’aller en guerre, et qui a choisi l’escalade : c’est Vladimir Poutine". Lors d'un séjour new-yorkais pour l'Assemblée générale des Nations unies, marqué par la guerre en Ukraine et les annonces du président russe sur le conflit, Emmanuel Macron a accordé un entretien à la chaîne américaine CNN.

Le chef de l'État a notamment assuré que son homologue russe était aujourd'hui "beaucoup plus sous pression" qu'au début de l'offensive en raison de la résistance ukrainienne, mais également des sanctions prises par les instances internationales.

L'isolement de Poutine durant la crise du Covid-19

Cette guerre débutée le 24 février dernier par Vladimir Poutine "n'a pas d'explications rationnelles" aux yeux d'Emmanuel Macron. "Je pense que c'est une série de ressentiments : c’est une stratégie d’hégémonie dans la région et je dirais que c’est une conséquence du Covid-19 et de l’isolement de Poutine", confie le président français à CNN.

Il se défend notamment de continuer à chercher le dialogue avec Vladimir Poutine. "Pendant des années, notamment avec Angela Markel, nous étions convaincus que passer autant de temps à essayer de mettre en œuvre les accords de Minsk était la meilleure voie pour éviter la situation actuelle", affirme-t-il.

Selon Emmanuel Macron, le statu quo a été brisé dans une situation "post-Covid". Toutefois, il persiste à vouloir communiquer avec le Kremlin. "Grâce à ce dialogue, on a pu avoir la visite de l'AIEA à la centrale de Zaporijia, par exemple", se défend le président.

"C'est l'ordre mondial qui est en jeu"

À la tribune des Nations unies, plusieurs dirigeants, dont Emmanuel Macron, ont plaidé pour une réforme de l'organisation, notamment face aux blocages russes sur le conflit en Ukraine. "Il faut réformer l'ONU, mais pour le moment, il n'y a pas d'ordre alternatif ou plus efficace, c'est comme ça que notre monde fonctionne", ajoute le chef de l'État.

Il dit néanmoins avoir "de l'espoir" que des pays comme la Chine ou l'Inde se rangent du côté des Occidentaux dans ce conflit. "Il faut être respectueux dans les échanges, ne pas donner de leçon", explique-t-il.

"Nous pouvons les convaincre, nous sommes différents, mais on peut y arriver car c'est l'ordre mondial qui est en jeu", ajoute le président.

"Il faut passer d'un monde où l'interdépendance et le commerce étaient un moyen d'éviter les guerres, à un monde où il faut être autonome et indépendant", conclut ainsi Emmanuel Macron.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Dans les coulisses de l'ONU avec Emmanuel Macron