"Main dans la main avec l'extrême droite" : la gauche fustige des propos de Braun-Pivet sur Chenu

La présidente de l'Assemblée nationale a jugé que le député du RN "n'est pas un bon, mais un très bon vice-président" au Palais Bourbon. Pour la gauche, le camp présidentiel déroule "le tapis rouge" à l'extrême droite.

Des élus RN brossés dans le sens du poil par les troupes présidentielles et une gauche qui alerte sur le "tapis rouge" déroulé au parti d'extrême droite. Quelques lignes ont illustré la séquence. On les trouve dans Le Figaro.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet déclare dans le quotidien que Sébastien Chenu n'est pas "un bon, mais un très bon vice-président" au Palais Bourbon, où 5 autres députés ont également cette fonction, dont une seconde élue RN, Hélène Laporte.

"Sérieux?"

Quelques mois plus tôt, les différents élus de la Nupes s'étaient indignés après que les troupes de Marine Le Pen ont acquis ces deux-vice présidences grâce à des voix de la majorité et de la droite. Ces dernières semaines, ils fustigent un camp présidentiel, jugé coupable de favoriser la montée de l'extrême droite, en ce qu'il cible en priorité la gauche, et notamment La France insoumise.

Pour eux, le propos de Yaël Braun-Pivet est une goutte d'eau de plus dans un vase déjà bien plein, entre les déclarations récentes de part et d'autre des membres de l'exécutif, que ce soit celles d'Élisabeth Borne dans Le JDD ou d'Olivier Dussopt auprès du Monde.

Ses collègues de La France insoumise n'étaient pas en reste. "La macronie marche main dans la main avec l'extrême droite", a accusé Thomas Portes, quand Hadrien Clouet s'est demandé avec ironie si Yaël Braun-Pivet compte "rajouter la chemise brune aux normes vestimentaires de l'hémicycle", en référence à la couleur associée à l'extrême droite.

"Tapis rouge"

"Le président de la République recadre sa Première ministre parce qu'elle ose rappeler la filiation vichyste du RN, la présidente de l'Assemblée fait l'apologie de son vice-président RN", a listé Olivier Faure. Une allusion pour le premier point, au Conseil des ministres de mardi dernier, durant lequel Emmanuel Macron a déjugé Élisabeth Borne sur sa stratégie pour contrer la formation lepenniste, qualifiée d'"héritier de Pétain".

La gauche alerte sur la multiplication de ces épisodes récents. "Plusieurs points forment une ligne", a souligné le député écologiste Benjamin Lucas. Son camarade insoumis Bastien Lachaud a ironisé sur la stratégie présidentielle de "barrage" à l'extrême droite en partageant le cliché d'un tapis rouge à l'Élysée.

Les Macronistes renvoient la balle sur la gauche. Invitée de BFMTV-RMC ce jeudi, Aurore Bergé a estimé que pour combattre l'extrême droite, il ne faut "pas hurler" ou "vociférer". Une façon de viser la stratégie des insoumis, qui "favorise la montée de l'extrême droite dans notre pays", selon la cheffe de file des députés Renaissance.

Article original publié sur BFMTV.com

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