"Maladroit", "faute politique": Ruffin recadré par des députés LFI après ses propos sur le changement de genre

Des propos qui ne passent pas. Invité sur France Info ce jeudi, le député insoumis de la Somme François Ruffin a indiqué que si la gauche arrive au pouvoir en 2027, une loi sur le changement de genre ou la GPA ne devrait pas, selon lui, être la priorité d'un nouveau gouvernement.

"Le cœur du sujet, c'est le travail, le partage des richesses, c'est la démocratie", a avancé François Ruffin au micro de la radio publique ce jeudi, estimant que la société "profondément fracturée en France".

"Dans ce climat-là, il faut de l'apaisement, de la stabilité, réparer les ponts et les fractures, pas les creuser davantage. Dans ce cadre-là, on ne devra pas faire tout ce qui nous passe par la tête, tout ce qu'on souhaite, tout ce qui est peut-être même bon en soi mais il faudra chercher les chemins qui permettent de réconcilier la société", assure François Ruffin.

"Pas de loi sur le genre ou la GPA?" demande alors Marc Fauvelle, journaliste à France Info. "Ce n'est pas ce qu'on doit mettre au cœur de notre projet", répond le député de Picardie.

"Ce n'est pas sociétal, c'est fondamental"

La séquence vidéo, vue des centaines de milliers de fois en quelques heures ce jeudi, a été notamment relayée par le compte Twitter Le coin des LGBT+, très suivi. Et cette sortie a même été critiquée dans son propre camp, notamment par sa collègue LFI Sophia Chikirou.

"Ce n’est en rien une position de la France insoumise ni du groupe parlementaire. Ce propos, en ce jour, est au mieux maladroit, au pire une faute politique", écrit Sophia Chikirou sur le réseau social.

"Comptez sur les Insoumis pour les combats pour la liberté", assure la députée LFI de Paris.

"Ce n'est pas sociétal, c'est fondamental", critique de son côté Andy Kerbrat, député insoumis de Loire-Atlantique. "Être LGBT+, c'est toujours la double peine", déplore-t-il sur Twitter.

"Nous portons la lutte pour que les personnes trans puissent changer la mention de genre mais surtout l'autodétermination du genre dans la Constitution. Nous avons un programme construit par des Trans, Lesbiennes, Gays, Bis, Allié-es. Et aucun-es député-es ne le remet en cause", écrit le parlementaire.

Dans son programme défendu lors de l'élection présidentielle 2022, La France insoumise propose "d'inscrire le droit à l’autodétermination du genre dans les droits humains inaliénables protégés par la Constitution de la VIe République" et de "rembourser à 100 % par la Sécurité sociale les soins de transition, sans devoir passer par une procédure de reconnaissance d’affection de longue durée (ALD)".

Article original publié sur BFMTV.com