Mali : un rapport accablant de l’ONU met en cause l’armée dans la mort de 500 civils
Dans un rapport, les Nations unies ont accusé l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté, en mars 2022, au moins 500 personnes.
L'ONU a accusé vendredi l'armée malienne et des combattants « étrangers » d'avoir exécuté au moins 500 personnes en mars 2022, lors d'une opération antidjihadiste à Moura, dans un rapport accablant du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Tels que documentés dans le rapport, les événements de Moura (centre), objets de versions contradictoires depuis un an, sont les pires du genre dans un pays pourtant familier des atrocités des djihadistes et d'autres groupes armés depuis 2012. Le rapport constitue le document le plus accusateur produit contre les forces maliennes mises en cause à de multiples reprises par le passé.
Le Haut-Commissariat « a des motifs raisonnables de croire » qu'au moins 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants, auraient été « exécutées par les Forces armées maliennes et les personnels militaires étrangers » entre le 27 et le 31 mars 2022 dans cette localité de quelques milliers d'habitants, dit le texte. Il est basé sur une enquête de la division des droits de l'homme de la mission de Casques bleus déployée au Mali depuis 2013 (Minusma), 157 entretiens individuels et 11 entretiens de groupes.
58 femmes victimes de viol
Le Haut-commissariat a aussi « des motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et autres formes de violences sexuelles ». Il fait état d'actes de torture sur des personnes arrêtées. Ces agissements pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l [...] Lire la suite
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