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Comme Marie Curie, le prix Nobel de chimie 2022 rejoint la liste très sélecte des doubles lauréats

NOBEL - Ils ont ouvert deux nouveaux domaines de la chimie moderne : le prix Nobel de chimie 2022 a sacré, mercredi 5 octobre, le Danois Morten Meldal, l’Américaine Carolyn Bertozzi et son compatriote Barry Sharpless. Le trio est récompensé « pour le développement de la chimie click et de la chimie bioorthogonale », a annoncé le jury dans sa décision.

Barry Sharpless réussit l’exploit rarissime de décrocher un deuxième Nobel. L’homme de 81 ans est seulement la cinquième personne à décrocher deux fois un Nobel. Il avait déjà remporté le prix de chimie en 2001 pour ses découvertes sur la technique de la catalyse asymétrique.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, le scientifique rejoint ainsi une liste prestigieuse incluant notamment la Française Marie Curie, qui avait remporté le prix Nobel de physique en 1903 (avec son mari Pierre Curie) pour ses travaux sur les radiations, avant de se voir décerner le prix Nobel de physique en 1911 pour ses recherches sur le polonium et le radium.

Un Nobel de Chimie… avant un Nobel de la Paix

Entre Marie Curie et Barry Sharpless, l’Américain Linus Pauling reçoit le Nobel de Chimie en 1954 pour avoir établi les grands principes de l’architecture des protéines. Militant pacifiste avec son épouse pendant la guerre froide, Pauling s’oppose aux essais nucléaires : il montre par trois études la dangerosité de la radioactivité et établit le lien entre cancers et exposition aux radiations. Sa campagne contre les essais nucléaires contribua à ce qu’ils deviennent souterrains. Elle lui vaut le prix Nobel de la paix en 1962.

Un autre Américain, John Bardeen, reçoit son premier Prix Nobel de physique en 1956, conjointement avec deux de ses collègues, Walter Brattain et William Shokley, pour l’invention du transistor. Première application de ce dernier : l’amplification du son dans les casques des standardistes. Puis, en 1952, le transistor permet pour la première fois à des usagers de composer eux-mêmes leurs appels longue distance, sans passer par une opératrice.

John Bardeen obtient son second Nobel, toujours en physique, en 1972 pour sa participation à la mise au point de la théorie de supraconductivité à température basse.

Enfin, le Britannique Frederick Sanger reçoit le Nobel de chimie en 1958 pour son travail sur la structure des protéines, en particulier l’insuline, l’hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. C’est l’invention d’une nouvelle méthode de séquençage qui lui vaut un second Nobel en 1980 (qu’il partage cette fois avec Paul Berg et Walter Gilbert). La « méthode Sanger », adoptée dans le monde entier, permettra le séquençage du premier génome humain commencé en 1992 et achevé en 2001.

Par ailleurs, deux organismes ont reçu à plusieurs reprises le prix Nobel de la Paix, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), en 1917, 1944 et 1963, ainsi que le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), en 1954 et 1981.

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