"Minable et peu élégant": Corbière juge que Macron est "lâche" vis-à-vis de Borne

Selon le député insoumis, le chef de l'État "s'essuie les pieds" sur la Première ministre. "Chaque fois qu'il fait fuiter des choses, c'est pour dire en quelque sorte qu'elle est maladroite, alors que le problème c'est lui", a-t-il estimé.

"Scandaleux, minable et peu élégant". C'est en ces termes que le député insoumis Alexis Corbière a fustigé le recadrage d'Élisabeth Borne par Emmanuel Macron en Conseil des ministres mardi, après que la Première ministre a qualifié le Rassemblement national d'"héritier de Pétain".

Sans nommer explicitement la cheffe du gouvernement, l'hôte de l'Élysée a appelé à éviter les "jugements moraux" et les "mots des années 90" pour combattre le parti à la flamme.

"Incohérent"

"Factuellement, il est vrai qu'il y a une continuité historique", a soutenu Alexis Corbière. Le RN est "héritier de cette extrême droite qui collabore et qui est ostracisée, marginalisée à la Libération, et qui renaît en 1972 par une confluence de différents réseaux".

Pour le parlementaire de LFI, Emmanuel Macron "banalise" le parti lepéniste, en cherchant à l'affronter "non plus sur ce qu'il représente comme extrême droite, comme danger xénophobe", mais sur son "incohéren[ce]. Mais cela "ne veut rien dire du point de vue des idées, parce que monsieur Macron aussi est un homme incohérent", poursuit-il.

"Il se fait élire au second tour en disant 'barrage contre l'extrême droite', notamment en activant le fait que c'est très dangereux l'extrême droite, en activant la mémoire du pays à juste raison, et après il vient nous dire que ce n'est pas ça qu'il faut faire", explique-t-il

Borne, "une forme de personnage second"

Certes, Alexis Corbière a des "milliards de désaccords" avec Élisabeth Borne, mais "quand elle dit 'héritier de Pétain'", il "faut avoir le courage" de le faire, a insisté le député. Avant de tacler Emmanuel Macron, qualifié de "lâche qui s'essuie les pieds sur madame Borne".

"Chaque fois qu'il fait fuiter des choses, c'est pour dire en quelque sorte qu'elle est maladroite, alors que le problème c'est lui", a souligné l'élu de Seine-Saint-Denis.

Jugeant que la Première ministre est "une forme de personnage second", avec "aucune assise réelle", Alexis Corbière a estimé que "notre problème, c'est la Vème République, le présidentialisme qui méprise le Parlement".

La cheffe du gouvernement "arrive dans le Parlement et nous dit '49.3' parce qu'une heure auparavant le président de la République a décidé que c'était le 49.3", a souligné l'insoumis, en référence à la réforme des retraites. Même si l'avenir d'Élisabeth Borne est en suspens, c'est Emmanuel Macron "qui doit partir", a-t-il conclu.

Article original publié sur BFMTV.com

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