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Mohamed Haouas, pilier du XV de France, condamné à un an ferme sans maintien en détention

Le joueur de Montpellier était jugé en comparution immédiate pour des faits de violences conjugales.

Déjà jugé deux fois, pour des faits commis dans sa jeunesse, Mohamed Haouas, pilier du XV de France de rugby, a été condamné ce mardi 30 mai à un an de prison ferme, sans maintien en détention, après un nouveau procès à Montpellier.

Aujourd’hui âgé de 29 ans, marié et père de deux enfants, le joueur du club de Montpellier, champion de France en titre, était en détention provisoire depuis dimanche, dans l’attente de l’examen d’un dossier dans lequel le parquet avait requis 18 mois de prison ferme et son maintien en détention.

Mohamed Haouas était accusé d’avoir frappé son épouse, vendredi, en pleine journée et devant de multiples témoins et les caméras de vidéosurveillance, dans un centre commercial de Montpellier. D’où ce procès en comparution immédiate.

« Je me suis fait un film », a déclaré le joueur au tribunal ce mardi après-midi, revenant sur les coups portés à son épouse après qu’il l’a vue fumer une cigarette devant le centre commercial où elle travaille : « Elle a le droit de fumer, (...) mais le problème c’est qu’elle m’a menti, (...) et je me suis dit que si elle peut mentir pour la cigarette, elle peut mentir pour autre chose ».

« J’ai imaginé des choses, des gars mariés trompent leur femme, moi je l’aime, j’ai eu peur », a poursuivi Mohamed Haouas. « C’est moi qui me suis emporté, je m’en veux vraiment, (...) c’est ma femme, je t’aime, je t’aime », a continué le joueur du MHR en se tournant vers son épouse, avec qui il a eu deux enfants.

Prêt à suivre des soins pour apprendre à se maîtriser

Quant aux coups, ce ne serait qu’« un petit croche-pied », pour la faire tomber, puis « une petite gifle, comme ça », a-t-il expliqué : « c’était plus fort que moi », a-t-il répondu à la procureure, assurant que « jamais de la vie » il ne recommencerait.

« Seriez-vous prêts à suivre des soins pour apprendre à vous maîtriser ? », lui a demandé son avocat, Marc Gallix. « Oui », a-t-il répondu.

Avant la déposition du joueur, son épouse était venue témoigner, expliquant avoir été « choquée » : « C’est la première fois que Mohamed porte la main sur moi », a-t-elle dit. Et si son époux n’aime pas qu’elle fume, « c’est parce qu’il a été traumatisé par un ami qui a eu un cancer ».

« Je vais en vacances avec des copines, je sors quand je veux », a-t-elle insisté, affirmant que son époux ne lui interdit rien et que « pour n’importe quelle décision il demande (son) avis ». Une certitude : elle ne veut pas porter plainte et veut continuer à vivre avec lui.

« Elle a deux objectifs », a expliqué son avocat, Me Florian Medico : « d’abord soutenir que les faits sont anormaux. Mais elle veut aussi retrouver ce soir son mari, le père de ses enfants, pour pouvoir discuter de ce qui s’est passé, peut-être avec un tiers ».

« Elle ne veut être l’égérie d’aucune cause. Elle a sa vision, en femme libre (...). Elle vous dit que son intérêt à elle c’est de revoir son mari et de faire comprendre que ces faits ne sont pas acceptables. Le chemin continuera avec Mohamed Haouas. Elle est à la recherche de l’équilibre, de justice. Vous avez leur vie entre vos mains », a conclu Me Medico en direction des magistrats.

« Violences aggravées » et cambriolages

Mohamed Haouas, 1,85 m pour 123 kg, surnommé « Kubiac » par ses partenaires en référence à un géant glouton d’une série TV des années 1990, avait pourtant assuré lors de son dernier passage sur le banc des prévenus, le 12 mai, que son but était de « ne plus jamais revenir au tribunal » : « Ce n’est pas bien ce qu’on a fait ce jour-là, je regrette, ce n’est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises », avait-il alors déclaré, alors qu’il était jugé, avec cinq amis, notamment pour « violences aggravées ».

Pour ces faits remontant au 1er janvier 2014, à l’issue du réveillon de la Saint-Sylvestre, le parquet avait requis une peine de deux ans de prison avec sursis, avec un délibéré attendu le 30 juin.

Un an plus tôt, en février 2022, il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages, également en 2014. Deux ans avant le début de sa carrière de rugbyman professionnel.

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