Monaco, le retour des Princes

LIGUE 1 – Dans le dur cet automne, les champions en titre ont amorcé depuis la fin du mois de novembre un redressement spectaculaire. Un retour au premier plan assis sur une efficacité retrouvée, en dépit d’un fond de jeu moins brillant que la saison passée. Retour sur une fin de règne pas dénuée de panache.

Après un début de saison délicat, Monaco a retrouvé de sa superbe.
Après un début de saison délicat, Monaco a retrouvé de sa superbe.

29 novembre 2017, on joue les arrêts de jeu à la Beaujoire. Nantes et Monaco se dirigent tranquillement vers un morne 0 à 0, lorsqu’à la 92è minute, Lima surgit et reprend en force un ballon repoussé par le mur monégasque, à la suite d’un coup franc de Diego Carlos. Grâce à ce but inscrit dans le money time, les Canaris arrachent trois points qui les propulsent à la 5è place du classement. Les joueurs de Leonardo Jardim, quant à eux, descendent logiquement du podium de Ligue 1. Rien d’étonnant, au regard de l’indigence du jeu proposé par des rouge et blanc inoffensifs, auteurs d’un seul tir cadré durant la rencontre.

C’est peu dire que l’automne n’a pas été propice à l’ASM. Sortis par la petite porte de la C1 à la suite de son humiliante défaite face à Leipzig (1-4), asphyxiés par le PSG au stade Louis II une semaine avant leur déplacement à Nantes (1-2), relégués à 12 points des Parisiens après la 15è journée, les champions en titre ont accumulé les désillusions en l’espace d’un mois.

Pas de quoi, pourtant, faire mettre un genou à terre au monarque qui, depuis sa pâle prestation face aux hommes de Claudio Ranieri, n’a plus goûté à l’amertume de la défaite. Soit une série de 14 matchs (10 victoires, 4 nuls) – plus longue invincibilité en cours dans l’élite -, qui a permis aux Monégasques de conforter leur deuxième place en championnat, 4 points devant le rival marseillais.

Amputation et adaptation

Certes, l’ASM cru 2017-2018 a perdu de sa superbe. Le rouleau compresseur princier qui laminait il y a quelques mois encore ses adversaires hexagonaux s’est allégé au gré des départs (M’Bappé, Silva, Bakayoko, Mendy). Une amputation du tiers de l’effectif titulaire que l’arrivée de nouvelles têtes sur le Rocher (Tielmans, Baldé, Diakhaby…) n’a pas compensé dans les mêmes proportions. Qu’importe. Sous la conduite d’un Leonardo Jardim habitué à voir filer ses talents au mercato estival – en 2015, le technicien portugais avait déjà dû composer avec les départs de Kurzawa, Carrasco, Martial ou encore Kondogbia -, les Monégasques ont une fois de plus fait preuve d’une remarquable résilience. Et d’une non moins étonnante capacité d’adaptation.

Le 4-4-2 qui avait fait les beaux jours de l’ASM l’an passé n’offre plus les mêmes garanties ? Pas grave, Jardim se convertit au 4-2-3-1. Lemar se sent orphelin de Mendy dans son couloir gauche ? Le néo-international trouve une terre d’asile dans l’axe, en soutien de l’attaquant. Falcao, si précieux en première partie de saison, est sur le flanc pour deux mois ? Jovetic endosse le costume de suppléant de luxe et accumule les bonnes prestations. Chaque fois qu’un problème se présente, une solution est trouvée. Et le rendement suit.

Une efficacité clinique dont les Monégasques ont une nouvelle fois fait preuve le week-end dernier face à Strasbourg. Sur une pelouse de la Meinau aux allures de champ de mines, les rouge et blanc ont su déployer, par séquence, leur jeu de contre-attaque foudroyant. Celui-là même qui avait été fatal à l’OL, au Louis II, en février dernier. Résultat : une rencontre pliée dans le premier acte sur 3 buts pour autant de tirs cadrés.

Assise sur une attaque redevenue létale, notamment grâce au duo Jovetic-Lopes (12 buts à eux deux en huit rencontres), la bande à Falcao enchaîne depuis plusieurs semaines les prestations autoritaires. Avec des scores qui ne sont pas sans rappeler, parfois, ceux qui faisaient l’ordinaire des week-end asémistes l’an passé (4-0 contre Dijon, 4-0 contre Angers, 4-0 contre Saint-Etienne…). Un rendement retrouvé, qui permet au champion en titre de se hisser sur le podium des équipes du Big 5 qui marquent le plus de buts cette saison (72), derrière Manchester City (83) et… le PSG (86). Si la passation de pouvoir est actée depuis longtemps, force est de constater que la fin du règne monégasque ne manque pas d’éclat…