Monaco - Kylian Mbappé, joker surdoué

Le 21 juillet dernier, en demi-finale de l’Euro des U19, Kylian Mbappé a défait le Portugal à lui tout seul. Deux buts, une passe décisive, et voilà les Bleuets en finale d’une compétition au cours de laquelle l’attaquant de l’ASM aura soigné ses statistiques (cinq buts en quatre matchs). Pas mal pour un second choix d’à peine 17 ans, appelé pour suppléer Ousmane Dembélé, retenu par Dortmund. Rien d’étonnant, pour un surdoué habitué au surclassement.

En matière de précocité, Mbappé en connaît en effet un rayon. A 11 ans, sa vitesse, sa technique et son excellente lecture du jeu séduisaient déjà les recruteurs des plus grosses écuries européennes, jusqu’aux scouts du Real et du Bayern Munich. En dépit de ces prestigieuses sollicitations, le gamin s’envolera pourtant quelques années plus tard vers Monaco, après deux années de formation à l’INF Clairefontaine.

Sur le Rocher non plus, Mbappé n’a pas perdu de temps, devenant à 16 ans et 11 mois le plus jeune joueur de l’histoire du club à faire ses débuts en Ligue 1, avant d’en deveir deux mois plus tard son buteur le plus précoce. Pas forcément anecdotique, lorsqu’on sait que ces records étaient jusqu’ici détenus par un certain Thierry Henry… Après une telle entrée en matière, couronnée l’été venu par un Euro somptueux, rien d’étonnant à ce que les grands d’Europe aient rapidement jeté leur dévolu sur le diamant monégasque. De là à ce que ces derniers formulent des offres mirobolantes, il n’y avait d’ailleurs qu’un pas que Manchester City a franchi lors du mercato estival, proposant près de 40 millions d’euros au club de la Principauté pour s’adjuger les services du joueur. Là encore, un record pour un attaquant de cet âge.

Kylian, une gestion illisible

A en juger par la semaine qui vient de s’écouler, Leonardo Jardim a été bien inspiré de retenir le jeune talent maison. Décisif face au CSKA Moscou mardi après son entrée en jeu – c’est lui qui est à l’origine de l’action égalisatrice (1-1)-, Mbappé a rendu une copie non moins étincelante vendredi soir face à Montpellier (6-2). Un but, une passe décisive et un pénalty provoqué : des statistiques qui viennent surtout récompenser des séquences de jeu au cours desquelles l’attaquant a fait admirer toute l’étendue de son talent, de sa qualité de débordement à celle de ses centres. De quoi pousser Jardim à reconsidérer son statut ?

Au regard de ce début de saison, au cours duquel l’attaquant n’avait été titularisé qu’une seule fois, rien n’était pourtant moins sûr. Il y a peu, le père du jeune homme, Wilfred, s’émouvait d’ailleurs dans les colonnes de L’Equipe du faible temps de jeu accordé à son fils par le technicien portugais. « Sans être prétentieux, on ne comprend pas la gestion illisible de Kylian, au regard des promesses de la direction qui étaient tout simplement de jouer, d’entrer dans une rotation… ». C’était il y a quinze jours - une éternité dans la vie d’un joueur habitué à brûler les étapes. Nul doute qu’avec ce qu’il a démontré cette semaine, la roue devrait désormais tourner dans le bon sens.