Mort d’Alain Touraine, sociologue et historien, à 97 ans

Le sociologue français Alain Touraine, notamment auteur de La Sociologie de l’action ou du Nouveau Siècle politique est décédé, à l’âge de 97 ans, dans la nuit de ce vendredi 9 juin à Paris.

Le père de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, auteur de « La Sociologie de l’action », est mort ce vendredi 9 juin à Paris.

DÉCÈS - Le sociologue français Alain Touraine, notamment auteur de La Sociologie de l’action ou du Nouveau Siècle politique est mort à l’âge de 97 ans, dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juin à Paris, a appris Le Monde. Une information confirmée par sa fille, l’ancienne ministre des Solidarités et de la Santé, Marisol Touraine, à l’Agence France presse.

Alain Touraine, qui a effectué de nombreux travaux sur les questions sociales, s’est éteint à Paris vendredi à 3h30, a précisé Marisol Touraine.

Intellectuel de gauche, mais apprécié à droite, Alain Touraine a signé une œuvre abondante qui a décrit les dynamiques du changement de société pendant les Trente Glorieuses et après.

Thèse sur les « nouveaux mouvements sociaux » 

Féru d’histoire et d’économie, cet universitaire avait le souci permanent de mettre en action ses théories, n’hésitant pas à s’engager dans le champ politique. Il avait commencé par se pencher pour cela sur les ouvriers, sa thèse portant sur ceux du constructeur automobile Renault. Puis, après mai 1968, il avait été attentif aux différents « nouveaux mouvements sociaux » qui portaient des thèmes autres que ceux de l’ouvriérisme socialiste.

« Il faut quitter le calme rassurant des utopies et des prophéties, fussent-elles catastrophiques, pour descendre dans le mouvement, déconcertant mais réel, des relations sociales », assurait-il. « Le temps des luttes sociales, des rapports de classes, des mouvements sociaux n’est-il pas passé ? », se demandait-il aussi dans « La Voix et le Regard » en 1978, ouvrage de synthèse sur la sociologie de ces mouvements, étudiants, régionalistes, féministes, etc.

Il fut ainsi amené à critiquer le mouvement de grève de décembre 1995 contre la réforme de la Sécurité sociale, qui selon lui ne posait pas les bonnes questions, en se focalisant sur la défense des salariés.

Né à Hermanville-sur-Mer à côté de Caen le 3 août 1925, ce fils de médecin intègre Normale Sup’ et obtient une agrégation d’histoire. Chercheur au CNRS de 1950 à 1958, il crée en 1956 le Centre de recherche de sociologie du travail de l’université du Chili. Veuf de la chercheuse chilienne Adriana Arenas Pizzaro décédée en 1990, il était père de deux enfants, Marisol, ex-ministre socialiste, et Philippe, professeur de médecine.

En 1960, il est nommé directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études en sciences sociales (EHESS). Docteur ès lettres en 1965, il enseigne de 1966 à 1969 à l’université de Nanterre. En 1981, il fonde le Centre d’analyse et d’intervention sociologiques, dont il laisse la direction à Michel Wieviorka en 1993.

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