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La mort de Lindsay est un « échec collectif », dit Pap Ndiaye

Pap Ndiaye sur BFMTV le 1er juin 2023.
Pap Ndiaye sur BFMTV le 1er juin 2023.

HARCÈLEMENT SCOLAIRE - Trois semaines après la mort de Lindsay, collégienne de Vendin-le-Vieil qui s’est suicidée à 13 ans après avoir été harcelée par des camarades, le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a reconnu ce jeudi 1er juin sur BFMTV que ce drame était un « échec collectif ».

« À l’évidence, il s’agit d’un échec collectif. La mort de Lindsay, son suicide, c’est une tragédie. C’est une tragédie pour ses proches, pour l’éducation nationale, et pour le pays comme le suicide de n’importe quel jeune », a déclaré Pap Ndiaye, qui affirme « suivre le dossier personnellement ».

Pour le ministre de l’Éducation, son suicide est le résultat d’« une chaîne d’événements ». En effet, a-t-il rappelé, « la principale instigatrice des violences ou des situations de harcèlement a d’abord été exclue temporairement le 14 novembre dernier (...) puis elle a été exclue définitivement le 27 février dernier ».

Le cyberharcèlement en cause pour Pap Ndiaye

L’établissement avait donc connaissance de la situation et avait agi. Toutefois, le directeur académique Jean-Roger Ribaud a indiqué en conférence de presse vendredi dernier qu’« une enquête administrative (allait) être mise en place », concédant que les services scolaires auraient pu « aller plus loin dans le suivi » de Lindsay.

De fait, le harcèlement a continué malgré l’exclusion de la « principale instigatrice ». « En séparant les auteurs de violence des victimes, on ne résout pas les situations de harcèlement », a reconnu sur BFMTV le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, qui pointe la responsabilité des réseaux sociaux.

Il détaille : « (Malgré) le déplacement de la principale instigatrice dans un autre collège dans une autre ville, le harcèlement a continué. Cela signifie qu’il a continué notamment sous la forme du cyberharcèlement. Le problème du cyberharcèlement, c’est que vous pouvez séparer les élèves, mais ça ne résout pas le problème puisqu’il continue sur les réseaux sociaux. »

« On n’a pas été aidés », fustige la mère de Lindsay

L’intervention du ministre fait suite aux plaintes déposées ce jeudi par la famille de la collégienne contre la direction du collège, l’académie de Lille, et les policiers en charge de l’enquête pour « non-assistance à personne en péril ». Une quatrième vise le réseau social Facebook « complètement défaillant » en matière de modération des contenus et de lutte contre « les propos haineux », selon l’avocat de la famille.

« Si on avait été aidés, si on avait été soutenus, je suis sûre que ma fille serait parmi nous », a affirmé sa mère, Betty. « J’ai tout essayé, j’ai tout fait, on n’a pas été aidés, on a été lâchés, complètement, aucun soutien, ni avant, ni pendant, ni après », a-t-elle fustigé.

Quatre mineurs ont été mis en examen dans ce dossier pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » et une mère d’élève a été mise en examen pour « menaces de mort ».

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