Mort de Sihem: les victimes d'une autre affaire impliquant le suspect "attendaient un procès depuis 2011"

"Il y a une inquiétude et également une colère." Au lendemain de la découverte du corps de la jeune Sihem, des zones d'ombre persistent. Le profil du suspect, qui a avoué avoir étouffé la jeune femme, se précise quant à lui. Déjà connu pour d'autres affaires, il devait être jugé devant la cour d'assises de Nîmes pour des faits de violence sur deux buralistes. Une comparution à laquelle il ne s'est pas présenté puisqu'il se trouvait alors en garde à vue.

"Ce procès devait commencer mercredi matin devant la cour d'assises du Gard. Depuis quelques jours, je les préparais à ce que ce procès n'ait pas lieu parce que nous pressentions un peu ce qu'il se passait", a témoigné Me Hugo Ferri, avocat des buralistes, sur BFMTV ce vendredi soir.

Une "agression sauvage" à leur domicile

"Cela faisait quelques jours que les bruits, les rumeurs, les ragots et les informations arrivaient à l'oreille de mes clients et ils m'informaient que potentiellement le principal accusé ne pourrait pas se présenter", a poursuivi l'avocat sur notre antenne.

Me Hugo Ferri raconte que ses clients ont été victimes d'une "agression sauvage" à leur domicile en 2011. "Deux hommes cagoulés et gantés frappent à la porte et les coups pleuvent. Une affaire de homejacking sordide, des serre-tête, on les frappe, on les menace, on leur demande de l'argent", a décrit Me Hugo Ferri.

"Pendant 11 ans on attendait un procès", a expliqué l'avocat sur BFMTV.

"Ils connaissaient cet homme"

Ce n'est que quelques années plus tard, en 2015, que l'enquête va considérablement avancer selon les dires de Me Hugo Ferri. Le suspect est alors condamné à douze années de réclusion criminelle pour d'autres faits mais de même nature: "peut-être grâce à cette affaire [...] on a réussi à élucider cette affaire de 2011".

"Avant même le braquage, ils connaissaient cet homme. Il (le buraliste, ndlr) jouait au foot avec lui, ils étaient dans la même équipe", a indiqué Me Hugo Ferri.

"Mes clients sont des commerçants, des honnêtes gens. Tout le monde se connaît, se salue et entretient des relations extrêmement cordiales. Ils connaissaient la famille de Sihem", a ajouté l'avocat sur BFMTV, parlant de la Grand-Combe comme d'un "tout petit village" où "tout le monde se connaît".

Aujourd'hui, les buralistes attendent une nouvelle date à laquelle se présenter à la cour d'assises, "dans les prochaines semaines ou prochains mois". Reste que, selon leur avocat, leur ressentiment à l'égard du suspect "s'éclipse par compassion vis-à-vis de la famille de Sihem. Leur sentiment premier, quasiment unique, c'est de la tristesse pour les proches de celle qu'ils connaissaient".

Article original publié sur BFMTV.com