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"On ne fait que survivre": le témoignage des parents de Shaïna, poignardée et brûlée vive, avant le procès de son ex-petit ami

"On ne fait que survivre": le témoignage des parents de Shaïna, poignardée et brûlée vive, avant le procès de son ex-petit ami

"Elle était tout le temps souriante." Plus de trois ans après la mort de Shaïna, poignardée et brûlée vive à 15 ans dans un cabanon de la cité du Plateau Rouher, à Creil, le procès de son ex-petit ami s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises des mineurs de l'Oise. Il se tiendra jusqu'à vendredi.

L'accusé, âgé de 17 ans à l'époque des faits, est soupçonné d'avoir attiré Shaïna dans le cabanon d'un jardin ouvrier pour la tuer et brûler son corps. Il a jusque-là toujours contesté son implication.

"On fait face à quelqu'un qui nie les faits. Peut-être qu'il ne va pas parler, mais on attend que la justice nous donne des réponses", confie à BFMTV Parveen Hansye, la mère de l'adolescente.

"Le cœur pleure tout le temps"

Dans une longue enquête publiée en 2021, Le Monde était l'un des premiers médias à raconter l'histoire de Shaïna, d'abord victime d'un viol collectif en 2017, alors qu'elle n'avait que 13 ans.

Deux ans plus tard, après avoir porté plainte, la jeune fille de 15 ans avait été tabassée par ses ravisseurs. Elle avait ensuite découvert en octobre 2019 qu'elle était enceinte de l'homme avec lequel elle entretenait une relation. Le 25 octobre de cette même année, l'adolescente était retrouvée morte, brûlée dans un cabanon.

Depuis trois ans, la famille ne vit plus. "On ne fait que survivre", explique Parveen Hansye, avant d'ajouter: "On n'a plus de goût. Le deuil ne sera jamais fait pour nous. Le cœur pleure tout le temps."

"Ça fait trois ans qu'il [l'accusé, ndlr] garde son silence. Pour nous ce sont de longues années de souffrance", abonde Shakill Hansye, le père de Shaïna.

"On ne l'a pas écoutée"

Pour Negar Haeri, l'avocate de la famille de Shaïna, la jeune fille est "une figure qui concentre toutes les formes de violence qu'une femme peut recevoir, à la fois les violences morales et les violences physiques". "On ne l'a pas écoutée, entendue tout de suite", regrette-t-elle.

Élise Arfi, l'avocate de l'accusé, va plaider l'acquittement car, selon elle, "l'enquête a pointé sur une seule piste uniquement" et il n'existe "absolument aucun élément matériel qui relie son client à la scène de crime".

Pour les parents et le frère de Shaïna, ce procès n'atténuera ni la colère, ni la peine, mais permettra peut-être de terminer un long combat judiciaire.

Article original publié sur BFMTV.com