"Je ne veux pas y penser": une jeune femme russe mobilisée par l'armée témoigne

Olesya Yanho, médecin anesthésiste russe, a été arrêtée à Moscou lors d'une manifestation anti-mobilisation. Elle pourrait être forcée à partir en Ukraine.

Elle fait partie de ces Russes confrontés à un choix majeur. Olesya Yanho, médecin anesthésiste russe, a raconté à BFMTV comment elle s'est retrouvée à devoir envisager de partir faire la guerre en Ukraine contre son gré.

La jeune femme a été arrêtée lors d'une manifestation à Moscou mercredi. Elle assure qu'elle ne faisait que se promener dans le quartier du rassemblement.

"Des gens scandaient... Je ne peux pas tout dire parce que je suis encore en Russie mais les slogans les plus courants étaient 'non à la guerre', 'non à la mobilisation', 'Poutine dans les tranchées'", explique-t-elle sur BFMTV.

Après avoir passé 4 heures au commissariat, où son téléphone lui a été confisqué, elle a reçu une convocation liée à la mobilisation partielle annoncée mercredi par le président russe, Vladimir Poutine. Olesya Yanho n'est pas la seule dans ce cas: l'ONG OVD-Info rapporte que plusieurs personnes ayant été arrêtées mercredi ont reçu des convocations à des centres d'enrôlement militaire.

L'annonce d'une mobilisation partielle a provoqué un afflux de Russes souhaitant quitter le pays, sans qu'aucun chiffre ne soit disponible. Mercredi soir, plus de 1300 personnes ont été arrêtées lors de manifestations improvisées anti-mobilisation à travers toute la Russie, selon OVD-Info.

Elle n'ose pas en parler à ses parents

Olesya Yanho raconte avoir été convoquée jeudi à un "commissariat militaire" mais ne pas s'y être présentée. Elle ne sait pas encore si elle va répondre à cet appel à la mobilisation: "C'est une décision très difficile, je ne veux pas y penser".

La jeune femme n'ose même pas en parler à ses parents.

"Il y a une fracture générationnelle. Beaucoup de parents russes regardent la télévision de propagande et ont une autre lecture de ce qu'il se passe en ce moment que celle de la jeunesse", dit-elle.

Si elle accepte, elle s'attend à se retrouver en première ligne en raison de son métier d'anesthésiste: "on est habitués à soigner les traumatismes, les effusions de sang". D'après la jeune femme, sa convocation spécifie "vous serez dirigé en fonction de votre formation".

Article original publié sur BFMTV.com

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