"Je ne voulais plus sortir": Umtiti raconte ses "années de galère" au Barça

"Je ne voulais plus sortir": Umtiti raconte ses "années de galère" au Barça

Samuel Umtiti est de retour. Dans un entretien accordé au Canal Football Club il y a quelques jours, le défenseur central français savoure sa résurrection à Lecce, après plusieurs saisons très compliquées au FC Barcelone, marquées par des blessures à répétition. "Je suis heureux après ces quatre années de galère, ces quatre années difficiles, confie-t-il. Au final, j’ai réussi à retrouver le sourire et le goût à jouer au football".

"Si on reste en première division, c’est comme si j’avais gagné un titre avec Lecce"

"Je savais que si on allait me donner cette confiance-là, j’allais pouvoir m’exprimer comme je le faisais quelques années en arrière, ajoute-il. Mais je sais que pour les autres, toutes ces personnes qui ne croyaient pas en moi, c’était la saison de la dernière chance".

Avant d’évoquer la mission maintien avec Lecce, 16e de Serie A à deux journées de la fin du championnat: "Pour moi c’est un challenge et j’adore ça. C’est un objectif très important pour la ville, le club, les tifosi, tout le monde. Si on reste en première division, c’est comme si j’avais gagné un titre avec Lecce".

"Je suis en train de faire un match incroyable, tu ne vas gâcher mon match et eux non plus"

L’international français est aussi revenu plus en détail sur son aventure au Barça. "J’ai entendu que je ne suis plus un joueur de foot, que je suis un mannequin avec des photos sur Instagram. Je ne leur en veux pas, c’est normal, c’est comme ça, c’est le foot, reconnaît-il. Je ne sais pas si ça a été une dépression. Ça a été compliqué, vraiment difficile à tous les niveaux. Je me suis beaucoup enfermé, même à mes proches. C’était dur. À certains moments, à Barcelone, je ne voulais pas sortir. Je voulais rester seul. C’était compliqué, très compliqué".

Début janvier, Samuel Umtiti a été victime de cris racistes contre la Lazio. Un épisode douloureux sur lequel il revient avec détachement. "Les supporters de la Lazio ont commencé à faire des cris de singe, raconte-t-il. L’arbitre a voulu arrêter le match, il m’a demandé si ça me dérangeait. Je lui ai dit: ‘mon coco, écoute-moi bien, je suis en train de faire un match incroyable, tu ne vas gâcher mon match et eux non plus’. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, je suis dans mon match et ça va bien se passer".

"Après tant d’années de galère, c’était la première fois que je me sentais ‘Sam’"

"Ça se passe depuis des années et des années mais moi j’étais tellement focus sur mon match et ça se passait tellement bien, en plus on a gagné, il ne pouvait pas me tuer mon plaisir comme ça, ajoute-t-il, avant d’évoquer ses larmes. J’ai entendu pas mal de choses, que c’étaient (à cause) des cris. Pas du tout, c’est juste qu’après tant d’années de galère, c’était la première fois que je me sentais ‘Sam’. Je savais que personne ne pouvait me passer, que j’avais reçu toutes mes passes et que j’étais de retour. Ça coulait tout seul. Les gens ne comprenaient pas pourquoi mais moi je savais, les gens qui sont au quotidien avec moi savaient. C’était un moment fort pour moi".

Enfin, il admet à son tour vouloir retrouver Alexandre Lacazette, qu’il a longuement connu à Lyon et en équipe de France. "Dernièrement on en parlait et j’aimerais vraiment rejouer avec lui avant la fin de ma carrière, apprend-il. Après, c’est trop tôt pour en parler mais Lecce c’est un tremplin. Tout le monde pensait que j’étais mort. Je savais que je venais ici pour rebondir et repartir plus haut".

Article original publié sur RMC Sport