Publicité

Nedim Gürsel : « La Turquie vit une sorte d’apocalypse »

Pour l'écrivain turc Nedim Gürsel, la Turquie vit avec le séisme une sorte d’apocalypse.  - Credit:Ivor PRICKETT/PANOS-REA / PANOS-REA / Ivor PRICKETT/PANOS-REA pour « Le Point »
Pour l'écrivain turc Nedim Gürsel, la Turquie vit avec le séisme une sorte d’apocalypse. - Credit:Ivor PRICKETT/PANOS-REA / PANOS-REA / Ivor PRICKETT/PANOS-REA pour « Le Point »

Natif de Gaziantep, dans le sud-est de l'Anatolie, Nedim Gürsel vit entre Paris (surtout) et Istanbul, qu'il a quitté depuis le coup d'État militaire de 1971 à l'âge de 20 ans. Plusieurs de ses livres, dont Les Filles d'Allah, ont conduit le romancier devant les tribunaux turcs, mais il en est sorti chaque fois acquitté. Il revient régulièrement dans son pays natal dont la langue est celle de la plupart de ses livres (près d'une trentaine). Il doit se rendre à Istanbul, à la fin de ce mois de février, pour la sortie en Turquie de son dernier ouvrage Turquie libre, j'écris ton nom (Bleu autour). Mais aujourd'hui, le drame de son pays plonge l'écrivain dans une inquiétude croissante. Depuis Paris, il ne quitte pas les chaînes turques et voit le nombre des victimes augmenter. Il constate aussi la révolte qui gronde contre l'État tardant à mettre en place les secours. Entretien.

Le Point : La ville de Gaziantep, où vous êtes né, est particulièrement touchée par le séisme, pouvez-vous nous en parler ?

Nedim Gürsel : La ville est très éprouvée par ce séisme. Il y a des centaines de morts, des blessés sous les décombres et cela me touche particulièrement, même si mon enfance s'est surtout déroulée à Balikesir, dans la région de Marmara, avant d'aller vivre à Istanbul. Je suis né à Antep, mais j'en suis parti à l'âge de deux ans. Mes parents avaient été nommés professeurs – de français pour mon père, et de math pour ma mère – au lycée d'Antep, une ville assez import [...] Lire la suite