Nicolas Sarkozy, supporter de base du PSG

Olivier Ménard et l’Equipe du Soir recevaient ce lundi Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République est un fan absolu du PSG. Ça s’est entendu. Au point de perdre tout esprit critique ?

Le Paris Saint-Germain va bien. La défaite à Lyon est une péripétie que l’exclusion de Dani Alves et les absences de Kylian Mbappé ou Neymar expliquent. Alphonse Areola est un bon gardien de but etc. etc.

En clair, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.

Nicolas Sarkozy était ce lundi l’invité de la 2000e émission de l’Equipe du soir. Il a mis la même énergie, la même séduction, le même talent à défendre le PSG devant Olivier Ménard et ses acolytes qu’il mettait jadis à expliquer la politique de son gouvernent devant David Pujadas ou Claire Chazal quand il tenait bureau ouvert au Palais de l’Elysée. Sarkozy est un fan historique du PSG. L’esprit critique n’est pas la première qualité d’un supporter de foot, fut-il ex président de la République.

Monsieur le Président, avec tout le respect que je dois à vos responsabilités passées, permettez-moi de vous dire que vous vous mettez le doigt dans l’œil.

Il n’existe pas de grande équipe sans grand gardien de but. C’est une règle immuable. On me dit que Barcelone a gagné la Ligue des champions en 2015 avec Marc-André Ter Stegen qui n’est pas un des meilleurs spécialistes du monde. C’est possible. En revanche, il est certain que le Bayern des années 70, l’Italie 82, le Milan de Sacchi, la France en 98, l’Italie en 2006 ou l’Espagne en 2010 alignaient sur la feuille de match le numéro un du moment.

Areola est le maillon faible du PSG. Je m’étonne que durant l’intersaison, le staff parisien n’ait pas voulu engager un titulaire indiscutable. Sous l’ère qatarie, Salvatore Sirigu devance Nicolas Douchez, Kevin Trapp ou Alphonse Areola. Le PSG l’a éjecté. Ce n’est pas le moindre paradoxe de de ce dossier.

Le cas Dani Alves est différent. Il fut un grand joueur. Il est sur le déclin. Son exclusion, la douzième de sa carrière, n’est pas un hasard. Elle traduit une fébrilité, un agacement, un fléchissement qui annoncent la dégringolade des stars. Patrice Evra est passé par là il y a peu.

Ne parlons pas d’Unaï Emery. Sortir Marco Verratti à quelques minutes de la fin fut une faute.

Je ne sais si Nicolas Sarkozy a tenté hier de se persuader avec ce pansement des gens de pouvoir qu’est la méthode Coué. Je crains que la double opposition au Real Madrid mette tout le monde d’accord. Paris, c’est ma conviction, est en grand danger.

Pascal Praud