Novak Djokovic : enquête sur le rebelle du tennis

Le numéro un mondial a défié les autorités australiennes mais Novak Djokovic a perdu son bras de fer. Retour sur le parcours atypique d'un joueur pas comme les autres, adulé par certains, détesté par beaucoup.

C’était en 2016. Novak Djokovic venait pour la première fois de remporter Roland-Garros. Nous étions dans la voiture qui l’emmenait vers la place de la Concorde, où il allait présenter son trophée. Sur le chemin, un jeune garçon le reconnaît à travers la vitre. Son enthousiasme est débordant, et Novak, sans hésiter, fait arrêter la voiture. Selfie d’usage. Le gamin est aux anges, quand survient une femme d’un certain âge qui apostrophe en serbe le champion. Très vite, leur discussion semble prendre un tour profond. Elle attrape la main du tennisman, qui serre les siennes à son tour. Pendant de longues secondes, quasiment front contre front, ils restent les yeux fermés. Silencieux.

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Quand Novak remonte en voiture, je lui demande une explication. Gêné, il montre la croix en bois qu’il porte au cou avant de répondre : « C’est une femme qui connaît bien le monastère de Hilandar, dans la péninsule d’Athos, fondé par le premier archevêque serbe. J’y ai reçu cette croix. Nous avons parlé de ça. » Sympa, spontané, pas star du tout et habité de convictions profondes sur lesquelles il n’aime pas s’étendre, tel est Novak Djokovic. D’où une communication à la fois claire et ambiguë. Celle qui, en Australie, écorne un peu plus son image.

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Sur la pandémie, il a, dès le début, affiché une opinion très personnelle. En juin 2020, alors que le monde est sous le choc, le circuit de tennis professionnel arrêté, il choisit d’organiser l’Adria Tour, une compétition réunissant huit joueurs dans les Balkans. Dont lui, bien sûr. À une époque où le vaccin n’est encore qu’une chimère, il n’a(...)


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