OL: Cheyrou, Giuly… Les grandes manœuvres estivales à Lyon devraient bientôt commencer

OL: Cheyrou, Giuly… Les grandes manœuvres estivales à Lyon devraient bientôt commencer

L’intersaison de l’OL a commencé samedi soir après une ultime sortie à Nice (défaite 3-1). Un match à l’image de la saison réalisée par les Gones en Ligue 1. Avec le deuxième plus mauvais résultat comptable depuis l’arrivée au Groupama Stadium en janvier 2016: 62 points récoltés. Ce millésime 2022-2023 fait moins bien que l’exercice précédent (61 points). De quoi dessiner un déclassement que le nouveau propriétaire, John Textor, va devoir rapidement stopper. D’autant que depuis l’éviction de Jean-Michel Aulas, le 5 mai (officialisée trois jours plus tard), l’homme d’affaires américain est exposé, avec sa nouvelle casquette de président par intérim.

Un "running gag" ponctue d’ailleurs de nombreux échanges à Décines (centre d’entraînement des professionnels) et à Meyzieu (siège de l’académie), lorsqu’il s’agit d’évoquer le programme de la reprise: "enfin, si on est toujours là…". La reprise est programmée dans un mois, le jeudi 6 juillet, avec une seule certitude: un match amical à Edimbourg (Écosse), le 19 juillet face à Manchester United. Dans ce contexte, les annonces "seraient les bienvenues car on navigue un peu à vue", se lamentent certains. Des agents questionnent même tous azimuts pour savoir à qui s’adresser pour gérer des dossiers.

Les premières décisions de Textor vont donc être scrutées par tout le monde. Elles sont attendues, notamment sur la partie "visible", c’est-à-dire la structure sportive professionnelle masculine: "Cela devrait bouger dans les dix jours", rassure-t-on dans son entourage alors que le patron américain, présent à Nice en "solo" pour la première fois ce week-end, est reparti aux États-Unis dans la foulée, avant un crochet au Brésil.

Giuly sur le départ

L’une des premières annonces devrait concerner le départ, à son initiative, de Ludovic Giuly. Arrivé il y a un an, il n’a pas trouvé sa place au cœur d’un groupe de joueurs d’une autre génération et devrait bientôt résilier son contrat dans les bureaux de l’OL. Sera-t-il remplacé, poste pour poste? Une candidature interne a été soufflée. Sera-t-elle retenue? Cela fait partie des réponses "sportives" à donner car cela va avoir un l’impact au niveau de l’académie, où un jeu de chaises musicales doit être lancé après le départ d’Eric Hély à la tête des U19. Ces derniers vont être repris par Jérémie Bréchet, qui passe de la réserve aux "juniors". Par ailleurs, Jean-François Vulliez, le patron de l’académie depuis 2017, inscrit sur la liste des candidats au brevet d’entraîneur professionnel (BEPF), doit trouver un staff pour mener à bien son objectif. En interne… ou pas. S’il part, il devrait être remplacé. Une short list de successeurs est déjà prête.

Un nouveau patron de la performance

Les autres membres du staff qui étaient aux côtés de Peter Bosz jusqu’en octobre dernier sont sous contrat jusqu’en juin 2024. Ils seront donc là aussi en juillet. Claudio Caçapa a prolongé d’un an, le 10 février dernier, pour être "aligné" sur les autres membres du staff. Arrivé pour deux ans en 2021, Rémy Vercoutre, qui en plus de son rôle d’entraîneur des gardiens de but professionnels supervise ceux de l’académie, a lui prolongé l’an passé jusqu’en juin 2024.

Il se murmurait qu’un patron de la performance viendrait au club. Le nom de Martin Buchheit, en poste à Lille, a circulé avec insistance. Il a été demandé par Laurent Blanc dès la fin de l’hiver, les deux hommes ayant travaillé ensemble au PSG. Apprécié pour sa compétence, il a fait l’unanimité d’un "board" à l’autre, de celui d’Aulas avant son départ forcé à l’arrivée de son successeur américain. Martin Buchheit a été confirmé par John Textor, qui apprécie ce renfort en expertise. Il viendra épauler le staff en place.

Mais quid de Laurent Blanc, qui a remplacé Peter Bosz en octobre dernier en arrivant avec Philippe Lambert, son préparateur physique et Franck Passi, son adjoint? Lors de sa conférence de presse de lendemain d’éviction de JMA, le 9 mai, John Textor, désormais président par intérim, n’a rien dit, mais il a tout de même conforté Laurent Blanc. Puis au cours d’un repas entre les deux hommes, le 10 mai, l’Américain a réitéré sa confiance au coach français. Lors de ce repas, il y avait aussi Mark Affolter, membre du conseil d’administration d’OL Groupe et représentant d’Ares, qui a assuré une bonne partie du financement du rachat.

Blanc est encore là

Lors du dernier match à domicile face à Reims (3-0), Laurent Blanc, qui se voit toujours sur le banc lyonnais en juillet au moment de la reprise, a posé quelques légitimes questions à ses yeux d’entraîneur ambitieux. Sa "réussite" de la deuxième partie de saison (37 points pris en 19 matches) a donné du crédit à son retour sur un banc de Ligue 1. Et il dit être toujours motivé.

Blanc sera donc encore sur le banc, d’autant qu’aucune "fumée noire, ou même grise", dixit un proche, n’indique le contraire alors que tout le monde (du sportif) est parti en vacances en se donnant rendez-vous le 6 juillet pour la reprise. Cela éteint de fait toutes les rumeurs à son sujet. Sera-t-il, par contre, toujours épaulé par Bruno Cheyrou, fort de réussites récentes dans le mercato, et avec lequel "le Président" s’entend très bien? En attendant de le savoir, Cheyrou poursuit sa mission sans état d’âme. Il a avancé sur bon nombre de dossiers (notamment les douze retours de prêts et d’autres recrutements), dans la droite ligne des souhaits du coach.

Cheyrou travaille dans l'incertitude

Reste que Cheyrou est étiqueté "homme d’Aulas". Et il est pris en grippe par une frange de supporters qui font régulièrement son procès, ce que personne qui suit au quotidien le groupe ne comprend. Le sens de l’histoire est à un départ de son poste tel qu’il est défini actuellement. D’ailleurs, dans une interview donnée à L’Équipe ce week-end, John Textor n’a pas inversé cette tendance en annonçant une nouvelle affectation dans le groupe de l’actuel patron du recrutement.

Mais Bruno Cheyrou, tout comme Vincent Ponsot, continue de bosser. Et souvent, sous la houlette de John Textor, à l’image de leur travail collectif sur le mercato de janvier. Le nouveau boss de l’OL a semble-t-il pris du plaisir à mener les discussions à l’époque, au sujet de Joao Gomes, le milieu défensif, qu’il a tenté de faire venir à l’OL pour répondre aux demandes de son entraîneur, à la recherche d’un n°6. En échec sur cette piste, puisque le joueur a finalement rejoint Wolverhampton, John Textor avait pesé sur le choix de Jeffinho, son atout offensif n°1 à Botafogo, l’autre club de la structure d’Eagle Football.

Louis-Jean comme directeur du recrutement?

Enfin, si un directeur sportif semblait la piste la plus urgente, dans la même interview donnée ce week-end à L’Équipe, John Textor dessine plutôt le portrait-robot d’un directeur du recrutement. On reviendrait alors à un fonctionnement à l’ancienne, comme à l’époque de Florian Maurice aux côtés de Bruno Genesio. Avec John Textor, comme boss final? Le nom de Matthieu Louis-Jean, en poste à l’OM, semble tenir la corde, fort de son CV de recruteur pour Manchester United (2016-2019) et Nice (jusqu’en 2021).

A un mois de la reprise, l’OL s’avance pour l’heure avec une seule certitude officialisée dans son planning: le match amical face à Manchester United. Et autour, rodent de nombreuses incertitudes, rumeurs, infos, intox et/ou secrets de polichinelle. Il faut donc envoyer des signaux dans les dix jours, afin de rassurer beaucoup de monde et lancer l’OL de l’après Jean-Michel Aulas. L’entourage de John Textor, qui évoque régulièrement son ambition de retrouver la Ligue des champions, se veut rassurant à ce niveau-là. Il suffira d’être patient encore une dizaine de jours, avant une autre échéance: le passage devant la DNCG, prévu le 22 juin.

Article original publié sur RMC Sport