OMS: l'Ukraine intègre le Conseil exécutif malgré l'obstruction de la Russie

L'Assemblée mondiale de la santé a dû voter, pour la première fois depuis 1977, en faveur de l'intégration de l'Ukraine au Conseil exécutif de l'OMS face au blocage de la Russie.

La Russie a essuyé un revers vendredi en échouant à bloquer l'entrée de l'Ukraine au sein du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a aussi vu l'arrivée de la Corée du nord.

Les dix pays qui ont finalement rejoint le Conseil exécutif pour trois ans sont en général élus en bloc par acclamation pendant l'Assemblée mondiale de la santé, dont la 76e session se déroule actuellement à Genève.

Mais en raison de la tentative de Moscou d'empêcher l'Ukraine d'accéder à ce forum de 34 pays membres, qui joue un rôle important dans la gouvernance de l'OMS, il a fallu voter pour la première fois depuis 1977.

Le résultat a été sans appel, les candidats, désignés par chacune des 6 régions de l'OMS, ont été élus par 123 voix contre 13 abstentions.

"La santé ne doit pas être politisée"

"Le vote d'aujourd'hui a marqué une défaite retentissante pour la Russie, qui a échoué dans ses tentatives imprudentes de saper l'autorité des comités régionaux de l'OMS et de perturber les travaux de l'Assemblée mondiale de la santé et de son conseil exécutif", s'est réjouie l'ambassadrice d'Ukraine auprès de l'ONU à Genève, Yevheniia Filipenko.

"La santé ne doit pas être politisée. L'OMS doit pouvoir fonctionner normalement. La France félicite l'Ukraine, élue avec 9 autres pays au conseil exécutif, malgré les tentatives d'obstruction de la Russie", s'est félicité la représentation française dans un tweet.

En revanche, le représentant de la Russie, a indiqué regretter "profondément le fait que l'Assemblée ait voté pour un pays qui ne fera que politiser davantage le travail du Comité exécutif. Nous sommes contre la politisation du travail de l'Assemblée mondiale de la santé et de l'OMS dans son ensemble".

Regrets côté Washington

Mais ce ne fut pas le seul échange acrimonieux de cette séance. Les États-Unis ont regretté de voir la Corée du nord rejoindre elle aussi le groupe des 34 pays du Conseil exécutif, sur proposition de la région Asie du sud-est.

La représentante américaine a attaqué "le bilan effrayant de la République démocratique de Corée du nord en matière de violations des droits de l'homme, régulièrement documentées par l'ONU et très largement condamnées par la communauté internationale."

Elle a appelé Pyongyang "à respecter les droits humains, remplir ses obligations en termes de résolutions du Conseil de sécurité et à pratiquer une diplomatie sérieuse et durable".

La réponse du délégué de Pyongyang a été aussi cinglante, après avoir assuré de son souci de travailler avec tous dans un "esprits de coopération et de solidarité" : "Nous regrettons profondément qu'un pays (...) essaie d'abuser de ce forum à ses propres fins politiques méprisables et pousse à la confrontation".

Outre l'Ukraine et la Corée du nord, l'Australie, la Barbade, le Cameroun, les Comores, le Lesotho, le Qatar, la Suisse et le Togo viennent rejoindre le Conseil exécutif.

Article original publié sur BFMTV.com

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