Publicité

Opérations policières, soupçons de brutalité et de racisme : à Calais, les exilés sous pression

Un matin sur deux, un ballet ­sinistre se joue dans le bois adjacent à l'hôpital de Calais (Pas-de-Calais). A partir de 6 heures, des cohortes d'exilés aux traits tirés, les bras chargés de sacs, s'extraient de ce qu'ils appellent désormais "la nouvelle jungle", en référence à l'ancien camp de migrants démantelé en 2016. En quelques minutes, mercredi, les dizaines de tentes ­cachées sous les arbres se retrouvent alignées sur les routes qui jalonnent le sous-bois. "Si on ne les met pas ici avant que la police arrive, ils nous les prennent", soupire Dave, un Éthiopien de 25 ans.

Lire aussi - Migrants : au bout de l'exil, le désespoir

80 opérations de polices sur les campements en juillet

Vers 8h30 en général, les forces de l'ordre débarquent sur place et bouclent la zone. Policiers et gendarmes vérifient que des effets personnels n'ont pas été laissés dans le bois, auquel cas ils les saisissent. "Ils débarquent de partout, comme pour une attaque, souffle Kurosh, un Iranien de 45 ans. Il faut vraiment se dépêcher." Cet enseignant au pied gauche amoché par huit mois de transhumance depuis Téhéran vient d'arriver à Calais. Le premier matin, épuisé, il ne s'est pas levé à temps. C'était un jour de contrôle. "Ils ont pris ma tente et mes vêtements, murmure-t-il. J'ai dû en racheter, il fait froid la nuit."

"

Ce sont des occupations illicites, nous agissons selon la loi

"

Ce mercredi, l'opération dure une heure. Cinq personnes sont interpellées au hasard. Des dizaines d'autres, elles, p...


Lire la suite sur LeJDD