«Quand mon père, Mansour Bahrami, est arrivé en France, il dormait sur les bancs de Roland-Garros»
Mansour Bahrami, qui a marqué Roland-Garros de son empreinte, continue à faire vivre le tournoi grâce au Trophée des Légendes. Son fils, Sam, a décidé de raconter son histoire à travers une marque de vêtements en son honneur. Pour Paris Match, il revient avec fierté et émotion sur l’incroyable parcours de son père.
Paris Match. Avec votre collection «Mansour by Sam», vous avez choisi d’honorer la carrière de votre père, arrivé en France d’Iran sans un sou en poche, avant de se hisser parmi les plus grands du tennis mondial. Comment est née l’idée de lancer cette marque ?
Sam Bahrami. C’est une idée que j’avais en tête depuis très longtemps. Elle doit remonter aux années 2000. A l’époque, je faisais un summer camp avec Robin, le fils de Björn Borg. Il venait de lancer une ligne avec des t-shirts, des polos, des shorts… Robin est arrivé avec un sac rempli de vêtements et j'ai adoré qu'il y ait une marque au nom de son papa. Et même si je savais qu’on ne pouvait pas comparer mon père à Borg, je savais aussi qu’il avait un vrai capital sympathie quand il rentrait sur le court. A l'époque, j'avais 14 ou 15 ans et j'ai demandé «pourquoi on ne ferait pas une marque de vêtements avec une moustache?» Et papa a répondu : «Non, on ne fera jamais une marque à mon nom, lui c'est Borg, moi je ne suis personne, tout le monde s'en fout». J'étais frustré mais ça m'est resté en tête. Et pendant le covid-19, j'ai un peu réfléchi, j'ai rencontré un ami qui a déjà une marque de vêtements et qui m'a proposé son aide. L'histoire est partie comme ça. J'avais envie de rendre hommage à son parcours. Il est parti d’Iran et il est arrivé ici alors qu’il était SDF. Il dormait sur ces bancs de Roland-Garros. Je suis très fier de papa, de la carrière qu’on lui connait maintenant et surtout de son après-carrière. Je pense qu'il est numéro un mondial sur les matchs d'exhibition.
Comment avez-vous réussi à le convaincre cette fois-ci ?
Il était un peu fermé au début, notamment parce qu'il est ambassadeur de Lacoste. Mais je me souviens avoir préparé une petite(...)