Paris-Charles de Gaulle détrône Heathrow comme l'aéroport le plus fréquenté d'Europe

PARIS-CHARLES DE GAULLE DÉTRÔNE HEATHROW COMME L'AÉROPORT LE PLUS FRÉQUENTÉ D'EUROPE

par Sarah Young

LONDRES (Reuters) - L'aéroport londonien d'Heathrow a annoncé mercredi avoir perdu sa place d'aéroport le plus fréquenté en Europe au profit de celui de Paris-Charles de Gaulle et a blâmé l'inaction du gouvernement britannique pendant la pandémie de coronavirus qui a entraîné une chute du nombre de ses passagers plus importante encore que celle de ses concurrents.

Ce déclassement porte un coup aux ambitions commerciales mondiales de la Grande-Bretagne alors que les relations actuelles du pays avec l'Union européenne doivent prendre fin dans deux mois.

Heathrow a affirmé que l'introduction tardive d'un système de tests dans les aéroports par le gouvernement britannique afin de remplacer la mise en quarantaine de 14 jours avait pénalisé l'économie.

L'aéroport londonien a par ailleurs revu à la baisse le nombre de passagers attendus l'an prochain. Il prévoit désormais d'accueillir 37 millions de passagers, soit 41% de moins que ses prévisions du mois de juin, alors que le renforcement en cours des mesures de restrictions dans plusieurs pays a douché les espoirs d'une reprise de la demande de voyage.

L'aéroport avait accueilli 81 millions de passagers en 2019.

Le nombre de passagers transitant à l'aéroport d'Heathrow a chuté de 84% au cours du troisième trimestre, entraînant une perte de 1,5 milliard de livres (1,65 milliard d'euros) au cours des neuf premiers mois de l'année.

Pour le directeur général John Holland-Kaye, le glissement de Heathrow vers le bas du classement - Amsterdam et Francfort pourraient également le dépasser - devrait inciter le gouvernement britannique à réagir.

La Grande-Bretagne a indiqué qu'elle annoncerait des quarantaines plus courtes sur la base des tests du COVID-19 pour relancer les voyages d'ici début décembre. John Holland-Kaye a indiqué qu'il espérait également que des progrès soient bientôt réalisés sur un plan autorisant les voyages entre le Royaume-Uni et les États-Unis, sans quarantaine obligatoire.

Ce plan permettrait un dépistage avant le départ et à l'arrivée sur certains itinéraires entre Londres et les États-Unis. Les voyages en provenance et vers les Etats-Unis sont cruciaux pour Heathrow puisqu'ils représentent 20% de son trafic, dont 5% provient des trajets Londres-New York.

(Version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)