Publicité

Patches, acupuncture, hypnose... Quelles sont les méthodes vraiment efficaces pour arrêter de fumer?

Patches, acupuncture, hypnose... Quelles sont les méthodes vraiment efficaces pour arrêter de fumer?

Près d'un tiers de la population. En France, plus de trois personnes âgées de 18 à 75 ans sur 10 déclarent fumer, selon les données publiées ce mercredi par Santé publique France (SPF). Après une "baisse du tabagisme d’ampleur inédite en France entre 2016 et 2019", le nombre de fumeurs stagne encore en 2022, selon SPF. Cet établissement public dépendant du ministère de la Santé l'explique par l'"impact de la crise sanitaire et sociale et économique" liée au Covid-19.

Mais le tabagisme est toujours aussi dangereux: SPF rappelle sur son site qu'un cancer sur trois est lié au tabagisme, et que "fumer est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde".

Arrêter de fumer est donc plus que recommandé, mais l'addiction à la nicotine peut rendre cette démarche compliquée. Certaines méthodes d'arrêt ont prouvé leur efficacité. BFMTV.com fait le point sur ce qui marche et ce qui marche moins pour sortir du tabagisme.

• Les substituts nicotiniques

La Haute autorité de Santé (HAS), une autorité publique indépendante, recommande "en première intention" les substituts nicotiniques pour les personnes dépendantes. Ils prennent la forme de patches, de sprays, de pastilles...

"Ce qui marche, c'est de ne pas être en manque de nicotine", a expliqué la médecin généraliste et addictologue Marion Adler sur BFMTV ce mercredi.

Ces substituts "augmentent de 50 à 60 % vos chances de tenir bon dans votre arrêt pendant au moins 6 mois", affirme le site tabac-info-service. Ils sont remboursés à 65% par l'Assurance maladie et peuvent être prescrits par de nombreux professionnels de santé, dont les médecins, les sages-femmes et les dentistes.

• Les thérapies cognitivo-comportementales

Parmi les méthodes qui ont prouvé leur efficacité, la HAS cite aussi les outils d'autosupport, comme les applications qui permettent de voir la durée de l'arrêt et l'argent économisé, ou l’entretien motivationnel mené par un professionnel de santé qui "vise à susciter puis à soutenir la motivation au changement".

La HAS mentionne également les thérapies cognitivo-comportementales (TCC). La TCC "ne cherche pas l'origine des problèmes mais vise à en traiter les manifestations visibles", définit l'Assurance maladie sur son site. Il s'agit d'une "thérapie brève qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité", selon le guide pratique d'un dispositif gouvernemental sur l'accès à ses soins psychologiques de mai 2021.

"Le but est d’aider la personne à acquérir une meilleure adaptation dans la vie quotidienne et faire disparaître rapidement son symptôme", ajoute le document.

• La cigarette électronique

Que penser de la cigarette électronique, souvent présentée comme un moyen d'arrêter de fumer? La Haute autorité de Santé juge qu'"à l’heure actuelle, il n’est pas possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique en raison de l’insuffisance de données sur leur efficacité et leur innocuité à long terme".

Pour la tabacologue Marion Adler, vapoter peut toutefois aider: elle rappelle que "dans le tabac, c'est la fumée qui est toxique et c'est la nicotine qui est addictive". La cigarette électronique peut donc être "une manière de prendre la nicotine autrement"

"La vapoteuse doit servir à complètement sortir du tabagisme. Il peut y avoir une étape, qui est qu'on est vapo-fumeur, mais il ne faut pas hésiter à prendre des substituts nicotiniques si on continue à fumer", a-t-elle affirmé.

"Il vaut mieux prendre la vapoteuse que la cigarette", a-t-elle ajouté, tout en précisant conseiller de se débarrasser "à un moment donné" de cet objet.

• Les médecines douces

Certains praticiens de médecines alternatives revendiquent leur efficacité pour arrêter le tabac. La HAS souligne que "le bénéfice de l’activité physique, de l’acupuncture ou de l’hypnothérapie n’a pas été prouvé" pour cet objectif, mais ajoute que "ces approches ne présentent pas de risque et ne sont pas contre-indiquées".

L'utilisation du laser pour arrêter le tabac se développe par exemple en France. Il repose sur la réflexologie, une approche selon laquelle la stimulation de zones dites réflexes, ici l'oreille, permet une relaxation globale. La tabacologue du CHU de Caen Marie van der Schueren met toutefois en garde contre les centres de laser qui présentent leur procédure comme une garantie d'arrêt du tabagisme.

"S'il y avait une méthode qui fonctionnait à 100%, on en aurait connaissance à travers la littérature scientifique", a-t-elle affirmé auprès de BFMTV. Elle invite à utiliser les méthodes "validées par la Haute autorité de Santé" citées plus haut.

Il existe donc de nombreux procédés pour arrêter de fumer, avec une efficacité prouvée pour certains. Afin de choisir, Marion Adler estime que "la meilleure méthode, c'est celle qui vous permettra de ne pas souffrir en arrêtant de fumer".

Article original publié sur BFMTV.com