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Patinage: une enquête va être ouverte sur la gestion de la fédération par Gailhaguet

Une nouvelle affaire dans le patinage français ? Une enquête va être ouverte, notamment pour abus de confiance, après un signalement sur la gestion de la Fédération française des sports de glace (FFSG) par Didier Gailhaguet, a indiqué ce mardi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Cette enquête préliminaire, qui sera confiée à la brigade financière, fait suite à un signalement récent de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) qui a alerté, entre autres, sur une utilisation indue de la carte bancaire de la fédération et une absence de transparence des contrats sous la gouvernance de M.Gailhaguet, ancien président omnipotent de la FFSG. Contacté, l'avocat de Didier Gailhaguet n'avait pas répondu dans l'immédiat.

Une fédération en crise

L'inspection sur la gouvernance de la FFSG avant 2020 avait été décidée dans la foulée de l'élection en juin 2022 de l'actuelle présidente de la FFSG, Gwenaëlle Noury, très fortement soupçonnée d'avoir été téléguidée par Didier Gailhaguet.

Ce dernier n'est officiellement plus aux manettes de la fédération depuis trois ans, après avoir été poussé à la démission pour avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles dans un autre dossier.

Parmi les faits signalés à la justice figurent une "utilisation de la carte bancaire de la fédération pour des dépenses inappropriées et parfois sans justificatifs" et une "absence de transparence dans la gestion de certains contrats de prestations de services et de conseils importants avec des sociétés historiquement liées à la FFSG, pour des coûts parfois très élevés, au travers de relations interpersonnelles opaques avec l'ancienne équipe dirigeante et administrative". Mais aussi "des modalités non réglementaires de rémunération de sportifs de haut niveau et des activités d'agents sportifs non déclarés" ou encore "des menaces et tentatives d'intimidations des dirigeants actuels".

Ces soupçons viennent assombrir l'horizon de la FFSG, qui continue de s'enfoncer dans la crise depuis l'hiver 2020 et l'affaire Abitbol, la championne qui a raconté avoir été violée à l'adolescence par son ancien entraîneur Gilles Beyer, aujourd'hui décédé. Comme le soulignait le rapport de l'IGESR, "les effets de la crise de 2020, ayant mis en cause plus d'une vingtaine d'entraineurs pour des violences sexuelles et sexistes, sont encore très présents", avec des "clivages" et "rivalités entre clubs, entre entraîneurs, entre disciplines, entre anciens sportifs".

Article original publié sur RMC Sport