Permis à points, retour du 90km/h... Ce que proposent les candidats à la présidentielle sur la voiture

Photo d'illustration  - AFP
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Pas question d'apparaître déconnecté de la vie quotidienne pour les candidats dans la course à l'Élysée. Alors que 86% des Français ont une voiture, les candidats à droite de l'échiquier multiplient les propositions sur l'automobile. À gauche, Anne Hidalgo, Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon sont moins bavards.

Mettre fin au permis à points

Éric Zemmour comme Marine Le Pen (RN) se positionnent pour la fin du permis à points. Si le polémiste veut sa suppression intégrale, la candidate du RN propose la fin du système à points seulement pour les excès de vitesse de moins de 20km/h et les petits délits routiers (conduite sans assurance, défaut de permis de conduire).

Créé en 1992 après des années de gestation, il a permis de réduire de moitié le nombre de personnes tuées sur la route depuis sa création, d'après le Comité interministériel de la sécurité routière.

"12 millions de points sont retirés chaque année en France (on en retirait 4 fois moins il y a 20 ans avant l’apparition des radars fixes). La sécurité routière est le seul domaine où l’État parvient à maintenir son autorité…", déplore l'essayiste sur Twitter.

Actuellement, 21 pays sur les 27 pays membres de l'Union européennes déploient ce dispositif.

Revenir sur la limitation à 30km/h en ville

Les limitations de vitesse font également débat à droite. Xavier Bertrand (LR) et Eric Zemmour proposent de revenir sur la limitation à 30km/h en ville. Environ 200 communes françaises ont ainsi déjà passé le cap, dont quinze de plus de 100.000 habitants comme Paris, Montpellier, Clermont-Ferrand, Toulouse, Rennes, Strasbourg...

Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a évalué la généralisation de la limitation à 30 km/h dans l’agglomération de Grenoble, instaurée en 2016. Le nombre d’accidents impliquant un piéton a baissé de 24% depuis l’application de la mesure.

Annuler les 80km/h

Le polémiste partage également la proposition de Nicolas Dupont-Aignan (DLR) de revenir sur les 80km/h, considérés comme l'un des déclencheurs du mouvement des Gilets jaunes. Pour calmer la grogne, Édouard Philippe, alors Premier ministre à l'époque, avait annoncé permettre aux conseils départementaux (en charge d'une partie des routes) d'assouplir ces règles.

Aujourd'hui, 35 départements ont choisi de repasser leurs réseaux complètement ou en partie à 90 km/h. 49 présidents de conseils départementaux avaient pourtant envisagé de s'emparer de ce changement de règle.

Et pour cause, le retour en arrière n'est pas si évident à déployer. Parmi les raisons invoquées par les collectivités territoriales: le coût de ce retour.

"Repasser à 90km/h coûterait plus cher que lors du passage à 80km/h, entre la dépose des panneaux 80, le retour de panneaux 90, et l’obligation de mettre certainement plus de panneaux, comme les règles de la vitesse seront à la carte", estimait Nicolas Lacroix, le président du conseil départemental de Haute-Marne à l'été 2019, auprès de BFMTV.com.

À gauche, les propositions sont moins étoffées et visent plutôt à réduire la place de la voiture individuelle.

Développer les voitures en libre-service et le covoiturage

Yannick Jadot propose le développement des voitures en libre-service, la mise à disposition de véhicules électriques par l’employeur ainsi que la généralisation du co-voiturage.

Baisser la vitesse sur les autoroutes

Anne Hidalgo, elle, assume son positionnement "anti-voitures" sur lequel elle est souvent attaquée. "Lutter contre toutes les pollutions est un enjeu de santé publique. C’est pourquoi nous continuerons de réduire la place de la voiture dans notre ville", estimait la maire de Paris dans un manifeste pendant les dernières municipales. L'élue s'est dit favorable à une 'baisse de la vitesse sur les autoroutes pour des raisons de sécurité et écologiques" sur notre antenne, sans proposer de limitation précise.

Nationaliser les autoroutes

Dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, il est proposé de nationaliser les autouroutes, tout comme pour Marine Le Pen et Arnaud Montebourg. Tous deux y voient l'opportunité de baisser le prix des péages pour les automobilistes.

Une façon de redistribuer du pouvoir d'achat aux Français alors qu'un rapport sénatorial a estimé que ces privatisations menées à l'époque par le gouvernement Villepin auraient occasionné "un manque à gagner de 7,8 milliards d'euros pour l'État français".

La mesure paraît difficilement faisable dans les années à venir. Si l'un de ces candidats est élu en 2022, il faudra interrompre les nombreuses concessions en cours. Certaines doivent prendre fin entre 2031 et 2036 comme l'A1 et l'A13, tandis que celle accordée à Eiffage pour le viaduc de Millau, par exemple, devrait durer jusqu'en 2079.

Article original publié sur BFMTV.com