Pixar : Le licenciement d’Angus MacLane et Galyn Susman provoque la colère des fans

Sur « Buzz l’Éclair », Galyn Susman occupait le poste de productrice tandis qu’Angus MacLane  ené tait le réalisateur après des années d’animation au sein du studio américain.
Sur « Buzz l’Éclair », Galyn Susman occupait le poste de productrice tandis qu’Angus MacLane ené tait le réalisateur après des années d’animation au sein du studio américain.

CINÉMA - Des évictions qui laissent un goût amer aux amateurs de films du studio Pixar. Comme l’ont dévoilé ce week-end le média spécialisé Deadline et l’agence Reuters, Walt Disney Company vient de procéder à une vague de licenciement au sein de ses filiales. Et c’est le studio d’animation Pixar qui en a particulièrement fait les frais.

Au total, ce sont 75 postes qui ont été supprimés au sein de l’entreprise fondée en 1979 et passée sous le giron de la firme aux grandes oreilles en 2006. En cause ? Les résultats jugés décevants du dernier film du studio sorti en fin d’année 2022, Buzz l’Éclair, spin-off de la franchise de films Toy Story.

D’ordinaire, ce type de coupes dans les studios hollywoodiens ne fait pas trop de remous. Pourtant, ce samedi, deux noms ont attiré l’attention des cinéphiles et amateurs des films d’animation. Ceux d’Angus MacLane et Galyn Susman, tous deux impliqués dans le projet Buzz l’Éclair.

Ces noms ne vous disent probablement rien. Pourtant, il s’agit de deux des personnalités les plus importantes des deux dernières décennies de films Pixar.

« Papa » et « Maman » de Pixar

Figure emblématique de Pixar Animation Studios, Angus MacLane a commencé comme animateur en 1997. Son nom est absolument partout à partir de cette date : 1 001 pattes, Toy Story 2, Ratatouille ou Les Indestructibles

En 2008, il devient même directeur de l’animation sur WALL-E (Oscar du meilleur film d’animation en 2009) et co-réalisera par la suite Le Monde de Dory en 2016. Son premier film en tant que réalisateur solo était… Buzz l’Éclair.

Quant à Galyn Susman, son parcours a fait l’objet de nombreux récits. Il faut dire que Toy Story 2 n’aurait sans doute jamais connu de sortie au cinéma – voire de sortie tout court – sans celle qui fut productrice au sein du studio après avoir occupé plusieurs autres postes techniques dans l’animation depuis le premier Toy Story.

En pleine production de Toy Story 2, en 1999, un membre du personnel de Pixar procède par erreur à la suppression de la quasi-totalité du film. Par chance, Galyn Susman, alors directrice technique, travaillait à cette époque depuis chez elle pour s’occuper de son nouveau-né. Le quotidien britannique The Independent raconte la suite cette folle histoire : « Après avoir soigneusement emballé [l’ordinateur] du siège social de Pixar dans des couvertures », le directeur technique associé et Galyn Susman se sont rendus chez cette dernière, « ont connecté les systèmes, trouvé les fichiers manquants et réussi à récupérer le film ».

Une anecdote folle qui a surtout permis à Pixar d’exploser les scores au box-office avec Toy Story 2, avant d’atteindre le milliard de dollars avec le troisième et le quatrième opus de la saga.

La fin de l’hégémonie Pixar ?

Sur les réseaux sociaux, ces évictions ont donc eu du mal à passer, d’autant plus que ces deux personnalités sont jugées indissociables du succès quasi constant de Pixar auprès du public et des critiques depuis la fin des années 1990.

Pour beaucoup, ces licenciements sont un geste très ingrat de la part de Disney, qui a souvent été contraint de s’appuyer sur la béquille Pixar pour amasser des dollars au box-office quand les productions Disney avaient de la peine à convaincre. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’entreprise de Walt Disney avait souhaité racheter Pixar en 2006.

D’autres voient déjà dans ces licenciements la fin d’une certaine forme d’hégémonie du studio Pixar, souvent considéré comme le maître étalon de l’animation sur grand écran, sans jamais oublier de transmettre des émotions et des messages qui ont fait sa marque de fabrique.

Cette vague de départs contraints chez Pixar (la première depuis 2013 et l’échec du Voyage d’Arlo en salle) intervient dans un contexte plus large pour Disney. Les coupes, qui ont eu lieu le 23 mai dernier, sont liées directement aux récentes annonces du patron de l’entreprise, Bob Iger, visant à supprimer quelque 7 000 emplois et à réduire les coûts de 5,5 milliards de dollars. À la fin de cette restructuration, les entités « cinéma » et « télévision » de Disney ne devront plus faire qu’une, sous le nom de Disney Entertainment.

Quant au futur de Pixar, il semble en demi-teinte. Le studio n’a qu’un seul film programmé cette année au cinéma, Élémentaire, réalisé par Peter Sohn. Mais deux films sont déjà annoncés pour l’année prochaine : Elio, sur l’histoire d’un jeune garçon transporté à travers la galaxie et confondu avec l’ambassadeur intergalactique de la Terre, et Vice-Versa 2, suite du long-métrage sorti en 2015.

À voir également sur Le HuffPost :

Chris Evans dézingue la censure dont est victime «Buzz l’Éclair» dans 12 pays

Dans «Alerte Rouge» de Pixar, Meilin fait face à ses premières règles et premiers émois