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Pollution à New York: derrière les images impressionnantes à cause d'incendies, des risques pour la santé

Pollution à New York: derrière les images impressionnantes à cause d'incendies, des risques pour la santé

Manhattan sous un voile orangé. Les images prises ce mercrdi 7 juin de New York semblent tout droit sortir d'un film de science fiction. Un ciel intimidant et une pollution de l'air tout droit venus du Canada.

Plus de 150 feux sont actuellement actifs - dont près d'une centaine jugée hors de contrôle - dans la province du Québec. Des incendies historiques et qui risquent de ne pas s'arrêter avant l'arrivée de pluie importante la semaine prochaine. La catastrophe est telle que même la France a envoyé des pompiers prêter main forte aux Canadiens. Conséquence de cette vague d'incendies: l'air y est irrespirable, tant au Canada qu'au nord-est des États-Unis.

"La visibilité est très très compliquée et l'air est vraiment irrespirable", a témoigné Estelle, une touriste française qui se trouve à New York, "on sent comme si on avait fait un grand barbecue".

Cette dernière évoque "un goût de fumée" qui se propage dans la bouche et le nez des Américains, avec pour autre effet "les yeux qui piquent et sont ultra-irrités".

"Potentiellement dangereux"

Bruno Crestani, chef de service pneumologie à l'hôpital Bichat à Paris et président de la Fondation du Souffle, informe sur notre antenne des risques sanitaires qu'engendre cet air pollué.

"C'est potentiellement dangereux si vous êtes asthmatique, si vous êtes malade des voies respiratoires, si vous êtes bronchopathe chronique, si vous êtes très âgé ou si vous au contraire vous êtes un jeune bébé, vous pouvez avoir des conséquences respiratoires", énumère le pneumologue sur BFMTV.

Le médecin évoque la dangerosité des feux de forêt, "particulièrement toxiques". "Leur contenu est différent: il y a des gaz mais aussi des particules fines et ultrafines qui peuvent voyager très loin et qui peuvent pénétrer dans le poumon et circuler dans le sang", explique-t-il.

"Cela peut donner des problèmes cardio-vasculaires. On a montré que dans les jours qui suivaient une exposition comme ça pendant quelques heures ou quelques jours il peut y avoir des accidents vasculaires et cérébraux, des infarctus du myocarde, des poussées d'insuffisance cardiaque...", développe encore Bruno Crestani sur notre antenne.

Le port du masque et de lunettes peut être utile

Présente à New York, Estelle raconte sur notre antenne que "de plus en plus de personnes dans la rue ont des masques". Une démarche dérisoire? "Pas du tout", affirme le pneumologue.

"En fonction de la taille des particules votre masque va être plus ou moins efficace", précise Bruno Crestani, jugeant le masque chirurgical "pratiquement inefficace sur les particules fines" mais utile pour d'autres particules plus grosses: "vous aurez moins d'irritation des voies respiratoires, en revanche pour le nez cela changera pas grand chose". Autre idée loin d'être idiote: le port de lunettes "pour éviter les irritations de la conjonctive".

Mais les fumées causées par les incendies canadiens ne se sont pas arrêtées à New York: la dégradation de l'air a également été observée même à Washington D.C., capitale fédérale des États-Unis où se trouve la Maison Blanche. Interrogée sur cette pollution, la porte-parole de l'exécutif américain Karine Jean-Pierre a indiqué que le président Joe Biden était tenu informé de l'évolution de ces incendies, et a appelé les Américains dont la santé est fragile à "prendre des précautions" face à la pollution de l'air.

Selon l'Agence de protection de l'environnement, pour 100 millions d'habitants, de Chicago au nord-est à Atlanta au sud, "la qualité de l'air dans cette zone est principalement affectée par les feux canadiens".

Article original publié sur BFMTV.com