La “position unie” de Lula et Xi sur l’Ukraine, un nouveau revers pour les États-Unis

“L’Occident espérait que Lula serait un allié. Il a d’autres projets”, tranche le Washington Post, tandis que, de l’autre côté du Pacifique, le Japan Times constate : “le dirigeant brésilien adopte la position chinoise sur l’Ukraine”. Les 13 et 14 avril, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva – dit Lula – était en visite officielle en Chine, quelques jours après celle de son homologue français.

Les propos controversés d’Emmanuel Macron, qui avait affirmé ne pas vouloir être “suiviste” des États-Unis au sujet des tensions entre la Chine et Taïwan, avaient déjà surpris et fait couler beaucoup d’encre dans la presse internationale. Dans ce contexte, les déclarations de Lula, qui a appelé les États-Unis à “cesser d’encourager” la guerre en Ukraine, sont un nouvel accroc pour Washington.

Un “club de la paix” avec la Chine ?

“Lula a de nouveau évoqué une idée qu’il avait déjà exprimée auparavant au sujet de la création un ‘club’ de nations qui ne sont pas impliquées dans la guerre [en Ukraine] et partagent la même vision, afin de réfléchir à la paix, et dans lequel la Chine pourrait jouer un rôle”, rapporte le Financial Times. Dans une déclaration commune, Lula et Xi Jinping “se sont posés en médiateurs possibles de la guerre en Ukraine, déclarant vendredi [14 avril] que les négociations étaient ‘la seule voie possible pour sortir de la crise’”, ajoute le Japan Times, qui précise :

“Xi et Lula ont éviter l’usage des mots ‘invasion’ ou ‘guerre’ [absents du discours du Kremlin], et sont restés évasifs sur la manière dont ils pourraient amener la Russie et l’Ukraine autour de la table de négociations après plus d’un an de guerre.”

Le chef d’État brésilien a tout de même déclaré qu’il soutenait le plan de sortie de crise de la Chine, “qui n’appelle pas la Russie à retirer ses troupes” du territoire ukrainien, souligne le journal japonais.

Frictions avec les États-Unis

Avant le début de la visite de Lula, la presse brésilienne avait alerté sur l’exercice périlleux qui attendait le dirigeant : le quotidien O’Globo lui suggérait de “modérer ses propos” et d’éviter d’afficher “une position favorable à l’axe sino-russe” sur la question ukrainienne, sans quoi il risquerait de “mécontenter” les États-Unis. C’est désormais chose faite, à en croire les commentaires relevés dans la presse américaine, ce samedi 15 avril. Pour le Washington Post, “Lula rappelle au monde sa vision de la politique étrangère, qui, en phase avec son premier mandat, donne la priorité au pragmatisme et au dialogue et se soucie peu de savoir s’il contrarie Washington ou l’Occident”. Et le quotidien américain d’ajouter :

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