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PSG : tout ce qu’il faut savoir sur I. Gueye

Après avoir échoué l’hiver dernier, le Paris Saint-Germain vient enfin de réussir à débaucher Idrissa Gueye d’Everton. Mais alors, que va apporter cette nouvelle recrue ?

Après avoir passé six mois à réclamer des renforts au milieu de terrain à chaque micro tendu, Thomas Tuchel peut se féliciter d’avoir été entendu, puisque son nouveau directeur sportif vient de parapher une nouvelle signature.

Après les arrivées d’Ander Herrera et de Pablo Sarabia, le Paris Saint-Germain vient enfin de s’offrir un profil plus défensif.

UN PROFIL COMPLET

Idrissa Gueye est un joueur propre, sobre, mais c’est surtout pour son affinité toute particulière pour les duels, sa capacité à faire le sale boulot et gratter des ballons dans les crampons des adversaires qu’il est le joueur tant recherché par le PSG.

Ses statistiques, très flatteuses, témoignent d’ailleurs de sa rugosité dans l’un des championnats les plus physiques de la planète football.

Il y a les jambes, mais il y a aussi la tête : deux indissociables, tant pour Tuchel, qui veut des bagarreurs sur le terrain, que pour Leonardo, qui a annoncé la couleur : il voulait des hommes humbles, capables de faire passer le club avant des intérêts personnels, et prêts à aller au combat chaque week-end. Ça tombe bien, Gueye est de cette trempe-là. De ceux qui ne lâchent rien et n’abandonnent pas dans les vents contraires. Un téméraire. Et à l’heure où certains regrettent encore l’abnégation de Matuidi ou le départ du caractériel Alves, du sang neuf ne fera pas de mal dans ce domaine.

UN PARCOURS ASCENDANT

Du haut de ses 29 ans, l’international sénégalais a connu une carrière ascendante, et coche l’ensemble des cases requises par Leonardo pour s’intégrer dans l’effectif parisien. Des passages réussis dans plusieurs championnats, une faculté à faire des saisons pleines, en tant que titulaire, et sans connaitre une avalanche de pépins physiques : autrement dit, Gueye est un joueur « fiable » comme Tuchel en recherche.

Cet été, le milieu des Toffees a même poursuivi son éreintante saison du côté de l’Égypte, où il a participé à la Coupe d’Afrique des Nations, menant les siens jusqu’en finale de la compétition continentale. Ultime preuve, s’il en fallait, que le robuste milieu ne manque pas de condition physique… Même si la finale a pu laisser quelques traces qu’il ne pourra pas corriger par une préparation estivale qui promet d’ores et déjà d’être tronquée.

Déjà retenu cet hiver par les ardeurs d’Everton, le PSG a cette fois réussi à le débaucher pour la « modique » somme de 30 millions d’euros. Un prix d’ami, quand on sait combien les profils comme le sien sont une denrée rare sur le marché des transferts. Mais une certaine somme, quand on connait les 30 ans qui l’attendent au tournant à la rentrée.

POURQUOI PARIS LE VOULAIT

Depuis le temps que le PSG voulait son milieu de terrain défensif, vous allez en entendre parler. Car depuis la retraite de Motta et la bagarre avec Rabiot, le club francilien cherchait désespérément à recruter un vrai spécialiste du poste, se heurtant à la mauvaise condition physique de Paredes, arrivé l’hiver dernier.

C’est finalement à Marquinhos que Thomas Tuchel avait confié la lourde tâche de naviguer entre la défense et le milieu. Mais cette saison, l’entraîneur avait été clair : il voulait laisser le Brésilien retrouver la charnière centrale aux côtés de Silva, mais aussi recruter une vraie sentinelle de métier, capable elle aussi d’endosser ce double rôle. « Avec un deuxième Verratti et un deuxième Marquinhos, là je serais très heureux ! » clamait l’entraîneur en fin de saison, qui a visiblement trouvé le combo parfait en la personne d’Idrissa Gueye.

Un joueur capable d’être une pointe basse d’un milieu de terrain dans un 4-3-3, de venir évoluer en double pivot dans un 4-2-3-1, mais aussi un possible pilier d’une charnière à trois têtes dans un 3-5-2 si le professeur Tuchel l'expérimente plus bas.

Avec Verratti, la complémentarité semble même toute trouvée : les deux joueurs ratissent le terrain, taclent, interceptent, étouffent les projections de l’adversaire et n’hésitent jamais à avaler les kilomètres pour apporter le surnombre. L’un assure la garde, l’autre se projette. Parfait pour l’Italien, qui manquait parfois cruellement de soutien quand l’intensité augmentait, et qu’il fallait sacrifier ses petites passes soyeuses pour courir en solitaire après le ballon.

Bref, Gueye arrive avec la fonction claire de se mouvoir dans les aspirations hybrides du coach allemand mais aussi d’apporter un profil radicalement différent de Paredes et Herrera.

A T-IL VRAIMENT LES ÉPAULES POUR LE PSG ?

Alors oui, forcément, Gueye n’a pas la panoplie d’un Kanté et le pouvoir marketing d’un Pogba. Il n’a ni la précocité d’un De Jong, ni le CV d’un mentor comme Motta. Le Sénégalais n’a plus connu la Ligue des Champions après y avoir glissé un crampon il y a plus de 7 ans avec le LOSC, et ses garanties au plus au niveau ne sont pas assurées.Bref, on ne vous apprend rien si l’on vous dit qu’Idrissa va découvrir les sommets européens pour la première fois de sa carrière et qu’il aura forcément tout à prouver.

Mais si l’on va au-delà des noms ronronnants, au-delà des joueurs que toute l’Europe s’arrache déjà et pour lesquels Paris n’a pas forcément envie de surpayer, si l’on va au-delà de ceux qui feraient « une faveur » au PSG en signant, alors cette nouvelle recrue a bien le profil idoine.

Et puis, outre ses qualités intrinsèques qui ne sont plus à prouver de l’autre côté de la Manche, sa volonté lancinante à rejoindre le club de la capitale ne fait que prouver son désir d’être au diapason des ambitions d’un club qui, lui aussi, à finalement tout à écrire. Enfin, ce combo parfait entre combativité sur le terrain et discrétion en dehors semblent rentrer à merveille dans la nouvelle ligne de conduite du club, qui cherche des soldats de l’ombre. Viser moins clinquant, mais plus besogneux, c’est aussi le message envoyé par le premier mercato de Leonardo, an II.

Et puis, si Thomas Tuchel a tant insisté pour débaucher ce joueur, dont les qualités semblent répondre traits pour traits à ce qu’il imagine de son 11 changeant, c’est peut être qu’il en a les épaules. À lui, désormais, de prouver aussi que ses 29 ans au compteur ne seront pas un fardeau de plus à porter dans l’armada francilienne pour les saisons à venir. En d’autres mots, à lui de faire oublier le fiasco qui avait douché l’enthousiasme des Stambouli, Cabaye, Krychowiak ou plus récemment Diarra.

Une chose est sûre : sur le papier, ce transfert a tout d’une bonne idée qui pourrait résoudre un problème factuel qui dure depuis trop longtemps. Mais c’est par le terrain que le néo-Parisien devra offrir aux supporters une réponse, et dans les 4 prochaines années qu’il devra prouver au club qu’il a les moyens de s’inscrire dans la sphère de ceux qui comptent vraiment.