Pourquoi le champagne n'est plus à la fête

Le bus arrivé de Lens cette semaine est le premier à avoir déversé ses vendangeurs sur Cramant, prestigieux satellite d'Épernay. La parcelle emblématique de la maison Perrier-Jouët, Bourrons du Midi, était la seule vendredi à passer sous les sécateurs. Tout autour, chez le voisin Moët et Chandon comme sur l'ensemble du vignoble, le véritable démarrage des vendanges est programmé demain. Pour ­Séverine ­Frerson, nouvelle cheffe de caves de Perrier-Jouët, première femme à occuper ce poste depuis la création de la maison en 1811, les baies des Bourrons du Midi avaient atteint leur pleine maturité. Inutile de prendre de risque avec cette parcelle, déterminante pour l'élaboration des cuvées millésimées, spécialités de cette maison détenue par Pernod-Ricard.

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Produits de luxe par excellence, vendus beaucoup plus chers et, surtout, susceptibles de conquérir de nouveaux marchés, les vins millésimés constituent la meilleure parade à la baisse de la consommation française et mondiale qui frappe la Champagne. La crise sanitaire a limité les occasions de faire sauter les bouchons autour de la planète. La baisse du marché est estimée à plus de 20% pour les plus optimistes. Les ventes issues de la restauration sont encore en berne. Le risque d'une grande braderie des prix lors de la période de forte consommation, en fin d'année, menace.

Le délai de vieillissement de quinze mois minimum a eu tendance à s'allonger

En prévision, les Champenois ont pris c...


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