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Pourquoi il faut absolument réformer le VAR

FOOTBALL - Dispositif louable et prometteur sur le papier, l'assistance vidéo à l'arbitrage fait aujourd'hui polémique et mérite absolument une réforme. On vous explique pourquoi.

LIVERPOOL, ENGLAND - NOVEMBER 10: The VAR screen during the Premier League match between Liverpool FC and Manchester City at Anfield on November 10, 2019 in Liverpool, United Kingdom. (Photo by Robbie Jay Barratt - AMA/Getty Images)
VAR, trois lettres qui font débat...

Parce que c'est la confusion à tous les étages

Plusieurs mois après son introduction officielle, l'assistance vidéo à l'arbitrage est devenue une immense source de confusion, à commencer par la façon de nommer cet outil : doit-on dire LE Var ou LA Var ? Si certains médias (comme l'Equipe) ont choisi le masculin, d'autres (comme So Foot, Europe 1 ou Le Parisien), misent sur le féminin. De son côté, l'UEFA utilise les deux. Difficile à suivre, non ? Ce n'est finalement pas étonnant que cette cacophonie se poursuive sur le terrain. Dernier débat en date : faut-il siffler systématiquement une main “offensive” d'un joueur dans la surface ? "Oui et l’arbitre n’a plus à se poser de questions", dit Pascal Garibian, le DTN de l’arbitrage français. Le nouveau règlement édicté par l'IFAB (International Football Association Board) et entré en vigueur le 1er juin, n’est pourtant pas vraiment clair à ce sujet. Dans les faits, les arbitres continuent donc de juger au feeling. Cohérence quand tu nous tiens...

Parce que c'est l'ascenseur émotionnel pour le public

Les instances auraient-elles oublié qu'en plus des 22 acteurs et des arbitres, un match de football c'est aussi et surtout des supporters qui mettent de l'ambiance en tribunes et qui rendent une rencontre inoubliable ? Avec le VAR, on a vraiment l'impression que le public a été laissé pour compte : les parties sont devenues trop saccadées, et les prises de décision des arbitres souvent trop longues, provoquant l'incompréhension dans les stades ou devant sa télé. On joue tellement avec les nerfs des supporters que la magie de la célébration d'un but est doucement en train de disparaître. Aujourd'hui lorsque les filets tremblent, la vidéo est trop souvent utilisée pour éviter à tout prix les litiges. Parfois cela se fait en bonne intelligence, mais des effets pervers jaillissent et la magie s’estompe lorsque les arbitres dissèquent pendant de trop longues secondes un éventuel hors jeu de quelques millimètres ou un léger tirage de maillot non sifflé au départ de l'action. L’erreur est humaine et tout le monde semble l’avoir oublié.

Parce que les polémiques perdurent

On pensait qu'avec la vidéo, les polémiques allaient disparaître, que la justice allait être améliorée, que les erreurs d'arbitrage allaient diminuer. Au contraire, désormais, tous les weekends, en France et en Europe, le VAR et les arbitres sont au centre des débats. En L1, on ne compte plus les querelles entre dirigeants et corps arbitral. Dernier exemple en date : l’Olympico du 9 novembre. En Premier League, des chants anti-VAR fleurissent sur tous les stades. En Ligue des Champions, de nombreuses décisions sont régulièrement contestées, et on assiste parfois à des matches étonnants comme le récent Chelsea-Ajax (4-4). Il est donc grand temps de se pencher sur une réforme du VAR, avec un dispositif qui pourrait être plus souple, moins intrusif, mais surtout plus cohérent et plus transparent. Il en va de l’avenir du football.

Fred Azilazian