PSG - Un mental à trouver

LIGUE DES CHAMPIONS – Face à Liverpool, le Paris Saint-Germain doit (enfin) montrer du caractère face à un grand club européen. S’il veut aller loin en C1, c’est indispensable.

Si le PSG piétine depuis 7 ans maintenant sur la scène européenne, il ne le doit évidemment pas à l’absence de talent. D’Ibrahimovic à Verratti, en passant par Beckham et maintenant Mbappé ou Neymar, le club parisien et ses précieux fonds qatari ont su attirer depuis 2011 quelques uns des meilleurs joueurs de la planète. Mais malgré ces renforts de choix, le PSG échoue saison après saison à escalader les plus hautes marches européennes, condamné, tel Sisyphe, à repartir chaque année du bas de la montagne. De ce terrible constat, émerge une évidence à l’heure d’affronter le vice-champion d’Europe en titre : ce PSG version QSI, contrairement à son adversaire, manque cruellement de caractère. Ou plus précisément, de joueurs de caractère.

Les deux dernières éliminations en Ligue des Champions l’ont, hélas, tristement illustré. Face au Barça en 2017, puis au Real en 2018, ce n’est pas le talent technique ou tactique qui a fait la différence mais bien le mental. D’un Kevin Trapp fébrile d’entrée de jeu au Nou Camp à un Verratti bien trop nerveux au Parc des Princes l’année suivante, le club parisien s’est, dans ces deux confrontations, auto-sabordé : Handicapé par des défaillances individuelles mais aussi par l’absence d’un leader mental au coeur de son jeu. Si le diagnostic peut paraitre cruel après de si lourds investissements, il n’en est pas pour autant surprenant. Depuis leur prise de pouvoir, les actionnaires qataris ont, en effet, pris grand soin de ne pas recruter de joueurs au profil trop agressif. En 7 années de présence, cela ne peut être un hasard.

Conséquence directe de cette politique, l’équipe peine quasi-systématiquement (n’oublions pas l’exception Chelsea 20XX) à se hisser au niveau de la concurrence lors des grands RDV, et en particulier depuis le déclin de Motta, qui a défaut d’être agressif, possédait ce vice indispensable. Cet été, le curieux mercato parisien n’a pas changé la donne. Tuchel l’a pourtant rappelé, un 6 « avec une grande personnalité » était pour lui une priorité. Son souhait n’a pas été exaucé et du coup, le technicien allemand se retrouve contraint à faire avec les moyens du bord. Son idée d’installer Marquinhos dans ce rôle d’aboyeur-leader ne paraît pas farfelu mais le timing est délicat. Dès ce mardi, dans « l’enfer » d’Anfield, le Brésilien devra endosser ce costume inédit et réussir à embarquer avec lui ses partenaires dans un combat de haute intensité. Un défi colossal et qui sera, à n’en pas douter, l’une des clés du match.