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Que retenir de la première titularisation de Paredes avec le PSG ?

Titularisée pour la toute première fois par Thomas Tuchel, la nouvelle recrue argentine du Paris Saint-Germain a laissé entrevoir les prémices d’un beau jeu, à valider contre une adversité plus redoutable.

Ce mercredi, il fallait voir plus loin que l’affiche pittoresque du soir, entre le PSG et Villefranche, et la victoire des hommes de la capitale, qui courent vers un 5e sacre consécutif. Car si Thomas Tuchel a profité de cette rencontre pour laisser au repos quelques cadres et lancer des jeunes, il a également saisi l’opportunité de titulariser pour la toute première fois Leandro Paredes.

Annoncé dans la capitale à deux jours de la fermeture du mercato hivernal, Leandro Paredes arrivait avec le statut du sauveur de la Nation rouge et bleu, bancale au milieu de terrain. Rappelons qu’avant son arrivée, Tuchel alignait depuis plusieurs semaines déjà des équipes de départ sans milieux de formation, devant se contenter d’un Rabiot évincé par la direction, d’un Diarra dont le contrat a été abrégé, d’un Verratti blessé, et d’un mercato estival bâclé.

Lancé 11 petites minutes contre Lyon, dans un match où le no man’s land de l’entrejeu a fait sombrer le paquebot parisien, Paredes n’avait alors rien pu faire, mais avait laissé entrevoir une bonne condition physique.
Car c’est bien là que l’on était en droit de s’interroger : parce que malgré l’avalanche de qualités dont il dispose, l’Argentin n’avait plus touché un ballon depuis le 9 décembre, et n’a pas encore mis le moindre crampon en Ligue des champions cette saison.

Le match contre Villefranche aura au moins levé les suspicions sur sa forme physique, puisqu’après deux mois sans véritablement jouer, Paredes a bien disputé la totalité de la rencontre, soit près de 120 minutes au total.

Pour le reste, difficile évidemment de se faire une véritable idée de l’apport du joueur dans un tel match, quand un club qui vise la Ligue des Champions trottine devant une équipe de National. Mais force est de constater que pour un match de reprise, Paredes n’a pas lésiné sur les moyens de nous faire chavirer.

Ce mercredi soir, il avait la lourde responsabilité de devenir la plaque tournante de ce Paris Saint-Germain inédit : en étant à la fois le premier rideau défensif de ce milieu de terrain, puisqu’il était aligné aux côtés de Draxler et Nkunku, deux profils offensifs.
Mais en étant également celui qui allait redonner un peu d’imagination à un milieu qui en manquait cruellement. Sur ces deux aspects, Paredes a répondu présent.

<span>Avec un total de 165 ballons touchés, il est de très loin le second joueur ayant été le plus sollicité dans cette rencontre, derrière Marquinhos, l’homme à tout faire de Tuchel (168 ballons). Et avec pas moins de 111 passes réalisées dans le camp adverse, personne n’a fait mieux sur l’ensemble des acteurs sur le rectangle vert.</span>
Avec un total de 165 ballons touchés, il est de très loin le second joueur ayant été le plus sollicité dans cette rencontre, derrière Marquinhos, l’homme à tout faire de Tuchel (168 ballons). Et avec pas moins de 111 passes réalisées dans le camp adverse, personne n’a fait mieux sur l’ensemble des acteurs sur le rectangle vert.

Pour ceux qui ignoraient toute sa panoplie technique, il aura suffi de quelques ouvertures savoureuses pour se rendre compte des nouvelles possibilités que l’ancien de Boca allait offrir. Pour lancer Diaby sur le flanc gauche, où tenter d’ouvrir le jeu devant côté droit… Qu’importe, Paredes a donné la belle impression d’être capable de transpercer les lignes au nez et à la barbe de 8 défenseurs, tout en élégance. Une verticalité qui a souvent manqué cruellement au jeu francilien pour se dépêtrer des défenses regroupées.

Autre motif de satisfaction : sa lecture du jeu. Dans un PSG ronronnant, Paredes ne semble pas friand des échanges stériles où l’on “joue à la baballe”. Plusieurs fois au cours de la rencontre, on a ainsi pu apercevoir le nouveau n°8, tête toujours levée, renverser le jeu pour étirer le bloc parisien et forcer ses coéquipiers à tenter.

Enfin, il faut accorder à Paredes cette habileté à endosser sur-le-champ un costume de leader. Sur le terrain des Lyonnais, ce mercredi, l’ancien joueur du Zenith n’a pas hésité pour sa toute première titularisation à invectiver ses coéquipiers, conseiller un placement et plus globalement à donner des consignes. Signe d’une force de caractère d’un joueur qui ne sera pas impressionné par l’écusson qu’il porte sur le cœur. Et si Angel Di Maria lui a aussi laissé le loisir de tirer le tout premier coup-franc de la rencontre, mais aussi un corner, c’est peut-être qu’il a d’ores et déjà du crédit auprès de ses partenaires.

Alors certes, il faudra toutefois relativiser et ne pas tirer de conclusions avant l’heure. Déjà, parce que contre une équipe de troisième division, en ayant toujours le pied sur le ballon, il devait être normal et logique que le PSG prenne tactiquement le dessus, même avec un petit nouveau à la baguette. Ensuite, parce que même s’il a d’ores et déjà montré une sa facilité à se placer intelligemment et à comprendre l’animation mise en place par Tuchel, il faudra réussir à gérer les mêmes temps faibles du PSG dans un match autrement plus survolté. Et démontrer aussi sa capacité à aller gratter des ballons sur sa moitié de terrain, avec des courses qu’il n’a pas eu à faire en Coupe de France.

Les 120 minutes contre Villefranche seront-elles des garanties suffisantes pour aller presser du côté d’Old Trafford ? Surtout que contre les Mancuniens, ce ne sont pas forcément ses jolies envolées vers l’avant qui seront attendues, mais bien sa capacité à résister aux assauts de Pogba and Cie dans son secteur de jeu.

Enfin, il faut aussi apporter des motifs d’espoir, puisque même au terme d’un match abouti, contre une équipe à sa portée, Paredes a beaucoup démontré, sans être forcément en jambe. À sa manière, dans un match poussif contre Villefranche Beaujolais, le petit nouveau a empêché les siens de boire la tasse. Et ce qu’il a pu laisser entrevoir, ce n’est qu’à peine 10% de tout le talent qu’il cache sous ses crampons sur une saison pleine. Alors si la machine est bien enclenchée, reste à savoir s’il aura récupéré toute sa condition pour venir enchanter des soirées européennes en mal de frissons.