Quel programme pour Federer en 2019 ?

Le Suisse, 37 ans, va-t-il continuer de ménager sa monture ou effectuer son retour sur terre battue et à Roland-Garros la saison prochaine ?

<span>C’est, semble-t-il, le gros sujet du moment dans la galaxie Federer. Le champion suisse doit-il jouer plus de tournois que lors de ces deux dernières saisons ? Question que l’on peut prolonger par une deuxième : doit-il retrouver les courts en terre battue, période de l’année qu’il zappe depuis maintenant trois ans. Avec son corollaire, pour nous Français, le reverra-t-on un jour à Roland-Garros ?</span>

En septembre dernier, Pat Cash, connu pour ne pas avoir sa langue dans la poche, avait expliqué que « Federer devait jouer plus ou songer à la retraite ». Le Suisse venait alors de s’incliner en huitièmes de finale de l’US Open contre John Millman. L’ancien vainqueur de Wimbledon voulait notamment évoquer l’éventuel manque de rythme du Suisse, expliquant que Federer avait réduit son programme plutôt que de le centrer autour de certains grands événements. C’est marrant, j’avais plutôt le sentiment que justement, Federer essayait de viser juste et d’atteindre des pics de forme aux moments des tournois du Grand Chelem.

Ce débat autour du physique du Suisse, et par conséquent son programme, est au coeur de sa démarche depuis deux ans. Ces choix lui ont plutôt réussi comme en attestent ses succès à l’Open d’Australie et à Wimbledon. Mais le fait est que sa deuxième moitié de saison 2018 pose question. Certes, Federer demeure ultra performant -le numéro trois mondial, c’est lui et ce n’est pas rien à 37 ans- mais ce programme allégé ne doit-il pas être repensé afin de l’emmener le plus loin possible ? C’est paradoxal, me direz-vous. Mais pas tant que ça si on considère que le manque de rythme commence justement à devenir l’un de ses problèmes. « En fin de carrière, on perd un match de temps en temps, puis de plus en plus souvent, et on se gratte la tête en se demandant bien pourquoi » poursuit Cash. Et pour l’Australien, le problème vient de là, l’enchainement des matches.

Sur le fond, Pat Cash a raison. Simplement, il faut pouvoir le faire et c’est tout le noeud du problème. Où placer le curseur entre la bonne dose de repos, d’entrainement et de tournois ? Puisqu’il se dit dans l’entourage de Federer qu’un retour sur terre battue est envisagé, c’est bien que la question du calendrier se pose encore et toujours et que la réflexion sur la stratégie à suivre bat son plein.

Il est amusant de discuter et de spéculer sur ce que va décider la maître, un choix qui est lié à une autre décision, plus importante encore : le jour et l’heure de sa retraite. A-t-il tranché d’ailleurs ? Selon l’adage, qui veut aller loin (les JO de 2020 à Tokyo ?) ménage sa monture. Mais s’il se sait plus proche de la ligne d’arrivée, peut-il être tenté de remettre un petit coup de cravache ?