Réforme des retraites : Édouard Philippe soutient « à 100 % » le texte

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capture écran BFMTV

POLITIQUE - Édouard Philippe réaffirme son soutien à la réforme des retraites du gouvernement. Depuis Le Havre, l’ancien Premier ministre interrogé sur BFMTV ce jeudi 1er février même dit qu’il soutenait « à 100 % » ce projet de loi qui « vise à rétablir l’équilibre financier » et « essaie de corriger quelques injustices ».

« Je considère que cette réforme est nécessaire. (...) Je la soutiens à 100 %. J’ai toujours dit et je le crois sincèrement que si nous voulons garantir à notre pays une prospérité constante, alors nous devons travailler plus », a-t-il déclaré face au journaliste Bruce Toussaint. Et l’édile du Havre d’insister : « Sans bémol, sans ambiguïté, je suis favorable à cette réforme. »

« Avec la démographie que nous avons, la baisse de natalité, l’augmentation de l’espérance de vie, le fait que de plus en plus de jeunes fassent de plus en plus d’études, nous avons un système déséquilibré. Si l’on pense que c’est sans conséquence, nous nous trompons », ajoute-t-il, pour justifier le fait qu’il « faille faire cette réforme ».

Une réforme « moins ambitieuse »

Ce soutien franc au gouvernement change du discours plus mesuré qu’il avait tenu dans le Point à la mi-janvier. Édouard Philippe avait alors indiqué qu’il soutenait le texte, mais en cultivant sa différence en expliquant qu’il y a « mille choses beaucoup plus importantes à faire, qui mériteraient un temps de débat au moins aussi long et une implication intellectuelle et politique aussi soutenue. »

Sur BFMTV, il n’a pas manqué de faire remarquer que cette réforme était « moins ambitieuse, Élisabeth Borne le dit elle-même » que celle de 2019 interrompue par l’irruption du Covid-19 en 2020, bien que « tout aussi indispensable pour garantir la stabilité du système » des retraites.

« Il y a des points communs » entre ces deux réformes, souligne Édouard Philippe : « Elle repose aussi sur l’idée qu’il va falloir travailler plus longtemps. Elle est plus limitée dans son ambition parce que la réforme de 2019, celle sur laquelle s’était engagé le président de la République en 2017, c’était une réforme extrêmement ambitieuse, on passait de 42 régimes à un seul ! »

« Le système actuel est injuste »

Le texte, qui a mobilisé déjà plusieurs millions de personnes dans les rues à deux reprises au mois de janvier, provoque aussi des injustices notamment pour les femmes, a reconnu le leader du parti Horizons. « Il y a un certain nombre de mesures sur lesquelles la situation s’améliore et les injustices se limitent. Et il y en a peut-être quelques autres dans le texte qui méritent d’être corrigées. Ce sera le rôle du Parlement. Nom de non, faisons confiance au Parlement, à la discussion parlementaire qui aura lieu », implore-t-il.

Il tente cependant de temporiser ces critiques, estimant que le système actuel est loin d’être parfait : « Ce qui me surprend c’est qu’on oublie de se demander si le système actuel est juste. Aujourd’hui, on part de l’idée que le système est tel qu’il est. Mais le système actuel est injuste, on vit avec une forme d’injustice et on s’y habitue. La réforme qui a été préparée vise à rétablir l’équilibre et vise à corriger quelques injustices. »

Édouard Philippe avertit enfin : « Prenons garde (...) que, soucieux de faire en sorte que la réforme soit mieux acceptée, et soucieux de faire en sorte qu’il y ait plus de justice, ce qui n’est jamais un mauvais objectif, nous perdions de vue l’impératif d’équilibre du système. » Un argument que le gouvernement ne veut pas non plus perdre de vue.

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