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Réforme des retraites : Pourquoi la Nupes accuse le gouvernement de supprimer 3 jours de débat

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LUDOVIC MARIN / AFP

POLITIQUE - Quand ceux qui sont accusés de jouer l’obstruction accusent le gouvernement d’entraver l’examen du texte. Ce mardi 7 février, la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a reproché au gouvernement de « restreindre » le temps des débats sur la réforme des retraites, en « refusant » d’ouvrir l’Assemblée nationale samedi et dimanche pour deux jours supplémentaires.

« Après avoir refusé de déplacer la journée réservée au Parti socialiste jeudi, maintenant il nous enlève deux jours supplémentaires, nous sommes à neuf jours seulement de débats » jusqu’au 17 février, a critiqué l’Insoumise devant la presse.

« C’est de nouveau une restriction du temps de débats pour une réforme de fond qui va changer la vie de millions de Français et des générations futures », a-t-elle déploré.

Mardi matin, la cheffe du groupe LFI a posé la question du week-end au ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, durant la conférence des présidents, qui réunit les principaux responsables de l’Assemblée. Il lui a indiqué qu’une ouverture de l’Assemblée n’était pas prévue.

« L’obstruction, c’est vous », charge Gabriel Attal

Selon une source ministérielle, « il n’y a pas la volonté d’ouvrir ». Et « c’est assez paradoxal de demander du temps de parole et de gâcher les quatre premières heures de débats » avec des rappels au règlement et une série d’amendements identiques, a reproché cette source à LFI.

Des justifications qui ont du mal à passer du côté de la coalition de gauche. Dans l’hémicycle, c’est le député socialiste Jérôme Guedj qui est monté au créneau à ce sujet, en interpellant directement le ministre des Comptes publics Gabriel Attal.

« Vous dites que nous avons déposé 20 000 amendements pour empêcher d’avancer dans le débat. Je vais vous dire une chose, nous vous avons proposé trois jours de débat supplémentaires. En décalant la niche des socialistes du jeudi 9 février, vous avez refusé. Nous vous avons demandé d’ouvrir le samedi et le dimanche, vous avez refusé. En réalité, c’est vous qui refusez trois jours de débats supplémentaires. L’obstruction, c’est vous », a accusé l’élu de l’Essonne.

Les échanges dans l’hémicycle doivent s’achever le 17 février à minuit, pour que le texte passe ensuite au Sénat. C’est la conséquence du vecteur choisi par le gouvernement, un budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSSR), avec un total de 50 jours d’examen au Parlement.

Les Insoumis vont-ils retirer certains de leurs près de 13 000 amendements pour atteindre l’article 7 sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans ?

À ce stade, « nous maintenons nos amendements, nous allons faire une stratégie de résistance parlementaire mouvante », a répondu Mathilde Panot. « Je ne suis pas d’accord pour qu’on examine tout à la va-vite sur la question des pénibilités et des financements alternatifs pour faire plaisir à ce gouvernement ». Car « c’est d’abord la responsabilité du gouvernement de vouloir passer en force ».

« Ceux qui ne veulent pas arriver au bout du texte, ce n’est pas nous, c’est quand même le gouvernement », a renchéri plus tard la députée socialiste Christine Pires Beaune. « Nous, on veut aller au plus loin, et évidemment à l’article 7 », a embrayé le chef de file socialiste Boris Vallaud.

L’article 7, « on y arrivera, peut-être que la semaine prochaine, mais on y arrivera », a estimé le député PS Arthur Delaporte, évoquant des discussions « bon enfant » avec les Insoumis pour déterminer avec eux comment gérer le tempo des amendements.

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