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Rebond des actions en Europe en attendant la BCE

LES BOURSES EUROPÉENNES REBONDISSENT EN DÉBUT DE SÉANCE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes rebondissent jeudi dans les premiers échanges après avoir pris acte des mesures de confinement annoncées par la France et l'Allemagne face à la pandémie, les investisseurs attendant désormais les annonces de la Banque centrale européenne (BCE.)

À Paris, l'indice CAC 40 s'octroie 0,23% à 4.581,45 points vers 09h17 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,67% et à Londres, le FTSE prend 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,15%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,36%.

Le Stoxx 600 est tombé mercredi à son plus bas niveau depuis mai, enregistrant sa pire performance depuis plus de cinq semaines avec une baisse de 2,95%. Le CAC 40 a perdu 3,37% à 4.571,12 points, le Footsie a cédé 2,55% et le Dax 4,17%.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont annoncé mercredi soir ce que les marchés craignaient, l'instauration dans les prochains jours de mesures de confinement en France et en Allemagne pour freiner la propagation alarmante du coronavirus.

Dans ce contexte, les conséquences économiques des mesures liées à la pandémie pourraient lourdement se faire sentir au quatrième trimestre, augmentant la pression sur la BCE en faveur de nouvelles mesures de soutien.

"Confrontée à des pressions déflationnistes durables et à un désancrage des anticipations d'inflation, la BCE doit aussi faire face au risque de récession en zone euro en fin d’année. Bien qu’il est probable qu'elle attende (...) décembre pour agir, il est évident que la BCE devra adopter un ton suffisamment accommodant cet après-midi pour convaincre les marchés qu’elle se tient prête à intervenir. Christine Lagarde [la présidente de la BCE] va devoir ouvrir la porte à une augmentation du programme de rachats d’actifs, ce qui paraît le scénario le plus probable", ont déclaré les analystes de Saxo Banque.

Les annonces de l'institution sont prévues à 12h45 GMT, avant une conférence de presse de Christine Lagarde à partir de 13h30 GMT.

La séance sera aussi marquée par un autre rendez-vous majeur, la publication de la première estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis pour le troisième trimestre, à 12h30 GMT. Les économistes s'attendent à un très fort rebond de l'économie américaine après la contraction brutale de 31,4% sur la période avril-juin.

Les investisseurs prendront également connaissance du chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage et de l'inflation allemande en octobre.

VALEURS

La séance est également animée par une quantité de résultats d'entreprises à l'instar de ceux d'Orange supérieurs aux attentes. L'action gagne 4,44%, en tête du CAC 40.

Après une ouverture dans le vert, le titre Airbus recule de 1,28%, l'avionneur ayant pourtant annoncé un flux de trésorerie positif.

Du coté du SBF 120, GTT, Nexity et TF1, grimpent de 3,83% à 8,76% après des résultats bien accueillis.

L'équipementier automobile Faurecia abandonne 2,44% après la cession de 7% de son capital par PSA.

Ailleurs en Europe, Royal Dutch Shell avance de 2,49%, le groupe pétrolier ayant annoncé une augmentation du dividende après un trimestriel plus solide que prévu.

Toujours à la Bourse de Londres, le géant publicitaire WPP perd 3,58% et la banque Standard Chartered 4,95% après leurs résultats.

Egalement dans le secteur bancaire, Credit Suisse perd 5,14% en raison d'une baisse plus marquée qu'attendu de son bénéfice net.

Le finlandais Nokia chute de 17,68% après avoir abaissé sa prévision de bénéfice pour 2020 tandis que le néerlandais ASM International prend 4,18% après avoir relevé ses prévisions pour le quatrième trimestre.

WALL STREET

La Bourse de New York a clôturé en net repli mercredi, le Dow Jones finissant à son plus bas niveau depuis fin juillet en raison de la nouvelle flambée de la pandémie de coronavirus dans le monde et des incertitudes sur les résultats de l'élection américaine du 3 novembre prochain. [.NFR]

Outre la pandémie, l'incapacité de Washington à conclure un accord sur un plan de relance économique a entraîné la chute de plus de 3% de tous les grands indices.

L'indice Dow Jones a cédé ainsi 3,43% à 26.519,95 points, le S&P-500, plus large, 3,53% à 3 271,03 points et le Nasdaq Composite 3,73% à 11.004,87 points.

L'indice du CBOE qui mesure la volatilité implicite du S&P-500 a grimpé à 40,77 points, son plus haut depuis le 15 juin.

Apple, Alphabet et Facebook, qui publieront leurs trimestriels dans la soirée, ont perdu au moins 4,6%.

Les contrats à terme sur indices suggèrent pour l'instant un rebond également du côté de Wall Street à l'ouverture, de l'ordre de 1% pour le Nasdaq et le S&P-500 et de 0,7% pour le Dow Jones.

EN ASIE

L'indice Nikkei à la Bourse de Tokyo a perdu 0,37% dans le sillage de Wall Street mais le repli a été limité notamment par l'amélioration des perspectives de bénéfice des entreprises.

"Les actions japonaises ne vont pas entrer dans une phase de correction. Il pourrait y avoir des prises de bénéfices avant la présidentielle américaine mais lorsque vous regardez le marché, les sociétés japonaises augmentent leurs prévisions et leurs actions sont en hausse. Nos chiffres du COVID sont relativement faibles", a déclaré Norihiro Fujito, chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.

La Banque du Japon a revu à la baisse ses prévisions de PIB et d'inflation pour l'année fiscale en cours mais s'est montrée plus optimiste sur les perspectives de reprise, ajoutant que son soutien monétaire était pour le moment suffisant.

En Chine, où les perspectives économiques sont plus favorables qu'en Europe, l'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale et le SSE Composite de Shanghai ont pris 0,8% et 0,1% respectivement.

TAUX

L'"indice dollar" avance légèrement après avoir déjà gagné 0,5% mercredi à la faveur de la vive aversion pour le risque qui régnait sur tous les marchés.

L'euro, qui a ainsi touché la veille son plus bas niveau depuis le 19 septembre, recule à 1,1733 dollar, en attendant les annonces de la BCE..

CHANGES

Sur le marché obligataire, la tendance est aussi à l'accalmie: le rendement des Treasuries à dix ans est stable à 0,7811% après être tombé sous 0,75% mercredi pour la première fois en près de deux semaines.

Son équivalent allemand évolue autour de -0,624% dans les premiers échanges contre un creux de plus de sept mois mercredi à -0,646%.

PÉTROLE

Après avoir chuté de plus de 5% mercredi, le marché pétrolier accroît ses pertes, les nouvelles restrictions sanitaires en France et en Allemagne menaçant la demande.

Le Brent abandonne 2,38% à moins de 39,1 dollars le baril, à un creux de plus de quatre mois. Le brut léger américain perd 2,46% à 36,47 dollars après avoir chuté de 5,5% la veille.

(édité par Patrick Vignal)