Rennes: Florian Maurice en colère contre les critiques "disproportionnées" cette saison

Rennes: Florian Maurice en colère contre les critiques "disproportionnées" cette saison

Florian, Rennes termine 4e de Ligue 1 comme la saison dernière, quel bilan en tirez-vous ?

FLORIAN MAURICE. Le bilan est très positif. On atteint l'objectif. On est très content. Ça se voit, non?

Pas vraiment...

Je suis très, très content. Très fier de ce qu'on a fait grâce à nous et grâce à personne d’autre. Grâce à nous (il insiste). Grâce au groupe qu'on a composé, ceux qui ont joué, ceux qui n'ont pas joué, grâce au staff, à tout le monde. Je suis très fier, encore plus que la saison passée.

Vous avez eu des moments difficile depuis janvier et vous n'étiez plus dans les places européennes il y a encore peu. Est-ce que vous avez été inquiet ?

Oui et c'est normal. On sait qu'une saison, ce n'est pas linéaire. Mais il faut être solide, costaud, résilient et avoir du courage d'affronter les choses. Ce qu'on a fait, ce que les joueurs ont fait. On a été avec eux tout le temps et c'est grâce à ça qu'on s'en sort car on a un groupe très fort. Pourtant, je vous ai entendu parler de manque d'expérience, qu'on n'avait pas de caractère... Aujourd'hui, on est là avec l'équipe qu'on a formé et ils ont montré qu'ils en avaient du caractère. Il ne faut pas l'oublier.

On a évoqué des possibles tensions ces derniers mois avec Bruno Genesio sur la constitution de l'effectif. Qu'en est-il ? Ça vous a touché ?

Oui, j’ai appris durant la saison que j'avais des problèmes avec Bruno Genesio. Je ne savais pas... Je suis ami de 30 ans avec Bruno Genesio alors ce n'est pas une mauvaise décision, un choix de mercato, qui va me poser des problèmes de relation avec Bruno. Jamais! Jamais! Ça va au-delà de ça, je n'aurai jamais de problèmes avec lui. On peut être en désaccord mais je n'aurai pas de problème. Mon amitié avec Bruno ne désunira pas. On sera toujours ensemble. C'est mon ami et ça le restera à Rennes. Rennes et bien au-delà.

A-t-il demandé plus de pouvoir dans le choix des joueurs pour la saison prochaine ?

C'est simple. Je n'ai zéro ego. Zéro! Et Bruno est mon ami donc on a parlé de ça ensemble. Ça ne me pose aucun problème et vous savez pourquoi? Car il a toujours eu un pouvoir sur le recrutement. Je ne fais pas un joueur sans l'aval de mon coach. C'est ma manière de fonctionner à Lyon à Rennes partout. Sur le recrutement il n'y a aucun problème. Il peut avoir tous les regards qu'il veut, il les aura.

Vous finissez en trombe avec quatre victoires de suite au meilleur moment. Quel est le point de bascule?

On fait basculer la saison sur la fin parce qu'on y a cru. Tout le monde y a cru, de la secrétaire aux joueurs. Il n'y a qu’a l’extérieur qu'on n'y croyait pas. On savait qu'on était capable de le faire. Bien sûr que ça se joue sur des petits détails mais le résultat il est là. On l'a fait.

Olivier, vous partagez l'agacement de Florian?

OLIVIER CLOAREC. Ce qui nous a affecté et surpris c'est qu'il n'y ait pas eu davantage de mesure. Mais c'est à l'image de la société. Tout le monde est très exigeant et veut tout, tout de suite, mais malheureusement ça ne marche pas comme ça. On n'est pas là à fanfaronner, à être là nous contre tout le monde mais faire un bilan tous les huit jours ça n'apporte rien. Le bilan, on le fait à la mi-saison et en fin de saison où on peut se dire les choses et les erreurs potentielles. Mais aujourd'hui, on est 4es avec le plus grande nombre de points de l'histoire du club battu, pareil pour le nombre de victoires. On est 3e attaque et défense. Ça fait quand même une régularité. Sur une saison ça, c'est tangible. Heureusement, on a été très solidaire. On entend les critiques. On n'est pas sourd ou aveugle mais elles ont été un peu exacerbées.

Florian, vous êtes dans le foot depuis longtemps. Vous trouvez vraiment qu'on a été trop dur avec Rennes?

FLORIAN MAURICE. Peut-etre que j'ai plus lu les critiques cette saison. Je n'étais pas vraiment habitué aux réseaux mais oui je vous ai trouvé très sévères et même méchants parfois. Certains se prenant pour des entraineurs ou des directeurs sportifs ou des recruteurs. Ce n'est pas votre métier. Vous avez le droit de critiquer et de juger mais pas semaine après semaine. J'ai trouvé que c'était disproportionné. Peut-être que c'est nouveau pour moi. J'ai été critiqué à Lyon il n'y a pas de problème et il y avait moins de réseaux à l'époque. J'étais moins attentif à ça. Avec ce qui est mis en place au Stade Rennais depuis plusieurs années, je trouve que certains ont eu des jugements hâtifs. Les bilans c'est à la fin de la saison. J'ai vu un bilan à la 29e journée. Maurice a fait ci, a recruté ça. Il a dépensé tant. Ça sert à quoi? Moi je travaille sur un an, avec des objectifs sur un an... Mr Pinault ne m'a pas dit à la 29e journée: "il faut que vous soyez 5e". L'objectif c'est d'être européen et on l'est. Et je pense qu'aujourd'hui les gens qui voient le Stade Rennais sont contents. Ils voient du foot même si on ne réussit pas tout. Non désolé on ne gagne pas tous nos matchs. On en a gagné que 21 sur 38. On essaiera de faire mieux l'année prochaine.

Article original publié sur RMC Sport