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Retour sur l'histoire du consentement féminin, de l'Antiquité à #MeToo

"Elle portait une tenue provocante, si elle n'avait pas envie, elle n'avait qu'à dire non, pourquoi elle n'a pas crié ? Toutes ces phrases, je les ai trouvées dans mes procès pour viol au XVIIIIe siècle mais si on ne les date pas, on pourrait penser qu'elles datent soit de l'époque médiévale, soit du XVIIIe siècle ou de 2022."

Maëlle Bernard est historienne de la sexualité. Son travail sur le consentement à l'acte sexuel a reçu la mention spéciale du prix de la Société Française d'Études du XVIIIe siècle. Elle est l'autrice de L'Histoire du consentement féminin : Du silence des siècles à l'âge de la rupture, publié aux éditions Arkhê.

À cette époque, le viol n'existe pas dans les textes juridiques. On parle plutôt de rapt et d'adultère. Le rapt est un rapport sexuel effectué sur une jeune fille sans le consentement de son père, tandis que l'adultère est un rapport sexuel effectué sur une femme mariée sans le consentement de son époux. "On va voler, soit cette virginité, soit cette chasteté conjugale, et finalement, ça va être un vol réalisé à l'encontre des hommes et le viol est une circonstance aggravante", précise Maëlle Bernard.

En revanche, le consentement féminin n'a pas de lien avec la violence. L'historienne explique : "On va parfois considérer que l'épouse était consentante à l'adultère, et donc qu'elle va être châtiée au même titre que l'amant, alors même qu'on reconnait la violence de l'adultère".

Au 16ᵉ siècle, Ambroise Paré considère que l'utérus est un animal vivant (...)

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