Publicité

Retraites: combien touchent les anciens dirigeants dans les autres pays?

François Hollande dit gagner 4000 euros de pension de retraite en tant qu'ancien président. BFMTV.com a comparé ce chiffre avec ceux de plusieurs pays occidentaux.

En pleine période de débats sur la réforme des retraites, François Hollande a déclaré ce lundi matin sur BFMTV qu'il touchait actuellement "4000 euros de retraite en tant qu'ancien président de la République". Une pension qu'il cumule avec sa retraite parlementaire pour atteindre un total de "11 à 12.000 euros".

"C'est bien moins que ce qu'il se passe à l'étranger", a-t-il ajouté.

La loi du 3 avril 1955 instaure une sorte de régime spécial de retraite, assorti d'une "rente à vie" pour les anciens présidents de la République. En 2019, Emmanuel Macron avait lui annoncé, par avance, renoncer à sa retraite d'ancien chef de l'État.

• États-Unis

Un ancien locataire de la Maison blanche a le droit à une pension à vie, à condition de ne pas avoir été destitué. Le montant de cette retraite est égale au salaire d'un cadre exécutif du gouvernement haut-placé. En 2022, elle s'élève à 226.300 dollars par an (210.000 euros, soit plus de 17.000 euros mensuels).

Selon le Former Presidents Act, loi promulguée en 1958, cette pension est perçue dès la fin du mandat. En outre, un ancien président des États-Unis est exonéré de l'assurance maladie et bénéficie d'un bureau et d'employés défrayés, sans dépasser un total annualisé de 150.000 dollars pour les 30 premiers mois puis de 96.000 par la suite.

Tous les anciens présidents bénéficient d'une protection des services secrets à vie, ainsi que pour leurs enfants jusqu'à 16 ans et leur conjoint. Les veuves des anciens présidents ont droit à une pension annuelle de 20.000 dollars à vie.

• Royaume-Uni

Le débat de la retraite des anciens Premiers ministres britanniques a été relancé à l'automne dernier, alors que Liz Truss n'est restée en poste que 45 jours. Toutefois, selon la loi en vigueur, elle et tous les anciens du 10 Downing Street peuvent prétendre à des indemnités à vie.

Dès lors qu'ils ne sont plus en poste, ils peuvent toucher une somme de 115.000 livres maximum par an (129.000 euros). Ce montant a été mis en place pour couvrir le coût de la poursuite des fonctions publiques, alors que beaucoup d'anciens Premiers ministres continuent de travailler pour l'État, à l'instar de Liz Truss, Boris Johnson ou Theresa May. Les dépenses sont ainsi contrôlées.

Il existe également une indemnité de départ, qui consiste en un versement unique de 25% du salaire annuel du poste que les ministres ont quitté. Dans le cas des Premiers ministres, elle s'élève à environ 19.000 livres.

En ce qui concerne directement la pension de retraite, celle-ci s'élève à 10% de cette allocation de 115.000 par mois, soit presque 13.000 euros mensuels. Les anciens Premiers ministres britanniques ont aussi droit ad vitam à un bureau, un secrétaire et une voiture avec chauffeur.

• Allemagne

Les anciens chanceliers allemands ont droit à une pension d'un minimum de 4000 euros, à condition que leur mandat ait duré au moins quatre ans. En outre, le montant de cette retraite augmente en fonction du nombre d'années en poste.

Ainsi, Angela Merkel touche environ 15.000 euros par mois pour ses seize années au Bundestag auquel s'ajoute un service de sécurité, une voiture avec chauffeur, un bureau avec deux assistants et un secrétaire, jusqu'à la fin de sa vie. Le montant prend également en compte ses nombreuses années (31, NDLR) de parlementaire ou de ministre.

Son prédécesseur, Gerhard Schröder, qui est resté en poste durant sept ans, touche environ 7000 euros par mois, qu'il peut cumuler avec son salaire puisqu'il s'est lancé dans le monde des affaires après ses mandats.

Même si son titre est essentiellement honorifique, le président fédéral d'Allemagne touche lui une pension allant de 80 à 100% de son salaire durant son mandat. Ainsi, selon Der Spiegel, l'ancien président Joachim Gauck touche une "rémunération honorifique" annuelle de 250.000 euros. Une somme qui s'accompagne d'un bureau défrayé dans la ville de son choix.

• Espagne

Selon un décret royal de 1992, les anciens chefs de gouvernement espagnols ont droit à un salaire à vie d'environ 80.000 euros bruts par an, soit 6200 mensuels. Cette pension n'est pas cumulable avec d'autres.

À titre d'illustration, l'ancien président de gouvernement a repris son ancien métier et touche pour cela 15.000 euros par mois. Ensuite, s'il le souhaite, il pourra demander sa pension en tant qu'ex-dirigeant de l'exécutif ou celle de son autre activité.

En plus de cette pension, les anciens présidents disposent également de deux fonctionnaires à vie (un assistant personnel et une secrétaire), ainsi que d'une allocation pour les frais de bureau, les "services sociaux et la location de biens", et d'une voiture avec chauffeur, escorte et sécurité. Ils peuvent également voyager gratuitement puisqu'ils disposent d'un laissez-passer gratuit "dans les transports aériens, maritimes et terrestres".

En France, les anciens présidents de la République ont également des avantages au-delà du montant de la retraite. Ces derniers ont été revus à la baisse sous François Hollande. Désormais, durant les cinq années suivant la fin de son mandat, le président de la République profite de sept collaborateurs et deux agents assurent sa protection, puis respective trois et un. Ils bénéficient également d'un "logement de fonction".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - François Hollande : "J'ai 4000€ de retraite en tant qu'ancien président de la République"