Réussir l’après-Wenger ? Arsenal a fait ce qu’il fallait

PREMIER LEAGUE – Ce dimanche face à Manchester City (17h), Arsenal démarre le premier jour du reste de sa vie avec un nouvel homme sur son banc depuis 22 ans. Les Gunners, désormais sous la houlette d’Unaï Emery, veulent mettre fin à des années de frustration et semblent avoir les armes pour y parvenir. Et si Arsenal redevenait un concurrent sérieux aux premières places cette saison ?

Unaï Emery et ses joueurs lors du match amical face à l’Atlético (photo Reuters).
Unaï Emery et ses joueurs lors du match amical face à l’Atlético (photo Reuters).

Unaï Emery est un entraîneur gâté. Dans une période post-Coupe du Monde où ses collègues des grands clubs européens ont vu leurs joueurs arriver au compte-gouttes, le nouveau technicien d’Arsenal n’a pas eu ce problème. Plusieurs joueurs majeurs de son effectif n’ont pas participé au tournoi qui a vu la France remporter sa deuxième étoile cet été. Soit parce que leur pays ne s’est pas qualifié pour le Mondial. C’est le cas du Gabonais Pierre-Eymerick Aubameyang, du Gallois Aaron Ramsey, de l’Arménien Henrikh Mkhitaryan, du Tchèque Petr Cech et du Bosnien Sead Kolasinac. Soit parce qu’il n’ont pas été retenus : Alexandre Lacazette pour la France, Hector Bellerin pour l’Espagne et Shkodran Mustafi pour l’Allemagne n’ont pas su convaincre leur sélectionneur respectif de les emmener dans l’avion.

La pilule a sans été plus dure à avaler pour l’attaquant français qui a vu plusieurs de ses amis soulever la Coupe du Monde le 15 juillet. Sûrement revanchard après ce rendez-vous manqué, l’ex-Lyonnais arrive donc frais et affûté pour réaliser un exercice canon pour sa deuxième saison outre-Manche (il a marqué 17 buts en 39 matchs toutes compétitions confondues la saison dernière, NDLR). “Je pense que l’on verra un meilleur Alexandre Lacazette que celui de l’’année dernière. J’ai passé un an en Premier League. Donc je serai meilleur”, a-t-il affirmé fin juillet.

Autre bonne nouvelle pour Unaï Emery : la star des Gunners Mesut Özil ne s’est, lui non plus, pas épuisé cet été sur les pelouses russes (il a disputé seulement deux matchs, l’Allemagne a été éliminée dès la phase de groupes, NDLR). Le néo-retraité de la Nationalmannschaft a pu faire connaissance avec l’ex-entraîneur du Paris Saint-Germain bien plus tôt que prévu.

Un mercato pas clinquant, mais intelligent
Friable en défense depuis plusieurs saisons, Arsenal a mis le paquet pour inverser la tendance et s’offrir une arrière-garde capable de résister aux âpres combats de Premier League. Bernd Leno est arrivé pour 25M€ en provenance du Bayer Leverkusen pour concurrencer Petr Cech. En défense, le Grec Sokratis Papasthatopoulos a été choisi pour compenser la longue absence sur blessure de Laurent Koscielny. Côté droit, Stephan Lichtsteiner est arrivé gratuitement pour amener son expérience et sa hargne aux Gunners, souvent défaillants dans ce domaine.

Au milieu, le départ de Jack Wilshere a largement été compensé par l’achat de l’international uruguayen Lucas Torreira. Celui qui était titulaire lors du quart de finale contre la France au Mondial a été recruté à la Sampdoria de Gênes pour 30M€. Le jeune français Matteo Guendouzi, 19 ans, a opté pour Arsenal afin de poursuivre sa progression. Transféré au début du mois de juillet, l’ancien lorientais a d’ores et déjà séduit Emery et s’est imposé comme un concurrent sérieux dans l’entrejeu londonien lors de la tournée estivale en Asie.

Des matchs amicaux encourageants
À part Lichtsteiner (huitième de finaliste avec la Suisse, NDLR) et Torreira (quart de finaliste avec l’Uruguay, NDLR), aucune recrue n’était du voyage en Russie. Ce qui a permis à Emery de pouvoir travailler les automatismes en 4-3-3 ou 4-2-3-1 plus en profondeur avant la reprise du championnat. Conséquence logique de cette intégration rapide des nouvelles têtes : Arsenal a réalisé une campagne de pré-saison très encourageante. Le bilan ? Deux nuls contre l’Atlético de Madrid (1-1) et Chelsea (1-1), un succès contre la Lazio Rome (2-0) et un festival contre les jeunes pousses du Paris Saint-Germain (5-1)

Si tous les signaux sont au vert pour l’instant, Arsenal a toutefois hérité d’un menu copieux pour ses deux premiers rendez-vous de la saison en Premier League. Après avoir reçu le champion d’Angleterre en titre Manchester City ce dimanche à l’Emirates, les Gunners se déplaceront à Chelsea lors de la deuxième journée. Si le menu est copieux, le club londonien a les moyens de le digérer sans encombre. Dans ce cas, Arsenal pourrait être le tube de l’été. Et peut-être même un peu plus.