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Le risque politique et la crise sanitaire sapent l'appétit pour le risque

LES BOURSES EUROPÉENNES EN BAISSE À MI-SÉANCE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent mercredi à mi-séance après le premier débat houleux entre les deux principaux candidats à la présidence des Etats-Unis qui n'a fait que mettre en lumière le risque politique à l'approche du scrutin.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse d'environ 0,5% pour le Dow Jones, le S&P-500 et le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,54% à 4.805,95 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,49% et à Londres, le FTSE lâche 0,23%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,57% et le Stoxx 600 de 0,27%.

Le président républicain Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden se sont vivement opposés mardi sur la gestion de l'épidémie de coronavirus et l'intégrité de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, lors d'un premier débat marqué par les attaques personnelles et les interruptions.

"C'était un échange houleux mais peu de choses en sont ressorties qui pourraient faire changer d'avis les investisseurs dans un sens ou dans l'autre", a déclaré Simona Gambarini, économiste de marché chez Capital Economics, ajoutant que la progression du coronavirus était l'autre facteur affectant les marchés ce mercredi.

Le Royaume-Uni a enregistré son bilan quotidien le plus important depuis le début de l'épidémie avec 7.143 nouvelles contaminations au coronavirus et l'Allemagne va restreindre la taille des rassemblements afin d'éviter un confinement plus global, a fait savoir la chancelière Angela Merkel.

Dans ce climat morose, la bonne nouvelle du jour, à savoir la croissance de l'activité manufacturière et des services en Chine, ne fait pas le poids.

Le reste de la séance sera animé par la publication à 12h15 GMT de l'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis puis à celle à 12h30 GMT du PIB américain pour le deuxième trimestre.

VALEURS EN EUROPE

En tête du Stoxx 600, Suez grimpe de 4,93% après l'amélioration par Veolia (+1,45%) de son offre de rachat de 29,9% de la part d'Engie (+0,53%) dans le capital de Suez, la portant de 15,50 euros à 18 euros par action.

L'action Suez a néanmoins momentanément réduit ses gains après avoir appelé le conseil et les actionnaires d'Engie à rejeter cette offre.

A la baisse, Alstom perd 2,38% après l'annonce par Bouygues du placement de 11 millions d'actions du groupe industriel.

Au niveau sectoriel, le compartiment des transports et des loisirs, très exposé au risque sanitaire, accuse la plus forte baisse avec un repli de 0,99%.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence sont stables. Celui des Treasuries à dix ans est à 0,6479% et son équivalent allemand à -0,544%.

CHANGES

Le dollar (+0,21%) regagne du terrain face à un panier de devises internationales après deux séances dans le rouge.

"Je ne pense pas que la hausse du dollar soit liée au débat présidentiel américain, qui a, au contraire, augmenté les risques politiques aux Etats-Unis et devrait peser sur le dollar", a déclaré Thu Lan Nguyen chez Commerzbank.

"Nous assistons à une reprise normale après la forte dépréciation de ces deux derniers jours", a-t-elle ajouté.

L'euro recule dans le même temps à 1,1706 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent pour un deuxième jour d'affilée, la hausse des cas de coronavirus suscitant des inquiétudes quant à l'activité économique mondiale et la demande de brut.

Le baril de Brent abandonne 1,49% à 40,42 dollars et celui du brut léger américain (WTI) perd 0,87% à 38,95 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)