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Le RN « héritier de Pétain » ? Macron s’exprime pour la première fois publiquement

POLITIQUE - Scène de ménage. Trois jours après la sortie d’Élisabeth Borne sur le Rassemblement national « héritier de Pétain », ses mots n’en finissent plus de faire réagir. Et après avoir recadré, en dehors du champ des caméras, sa Première ministre durant le conseil des ministres, Emmanuel Macron a réitéré, cette fois au vu et au su de tous.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, le chef de l’État a effectivement profité d’une conférence de presse avec la présidente slovaque, au cours d’un déplacement à Bratislava, pour déclarer : « Je pense qu’en effet on ne peut plus battre dans nos démocraties l’extrême droite simplement avec des arguments historiques et moraux. »

Pour autant, « je veux ici lui redire toute ma confiance », a ajouté Emmanuel Macron, assurant au sujet des explications privées de la veille qu’il avait pour principe de ne jamais faire de mise au point la concernant autrement qu’en tête-à-tête.

Une extrême droite qui s’est « transformée »

Des participants au Conseil des ministres de mardi avaient rapporté que le chef de l’État semblait avoir recadré sa Première ministre en affirmant, devant ses troupes, que le combat contre l’extrême droite ne pouvait plus passer « par des arguments moraux ». Il a été dans la foulée durement critiqué, tant par la droite que par la gauche, qui l’ont accusé de « banaliser » le parti de Marine Le Pen.

« J’ai un mode de fonctionnement simple quand j’ai des choses à dire au Premier ministre depuis six ans, je le dis dans un colloque singulier dont rien ne sort et nous réglons les choses ensemble », s’est justifié ce mercredi Emmanuel Macron. « Je ne le fais jamais autour de la table du Conseil des ministres, par médias interposés », a-t-il insisté.

Le président de la République a toutefois réaffirmé devant la presse sa position sur l’extrême droite, rappelant qu’il avait battu à deux reprises Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. « J’ai toujours considéré que ce combat se faisait au titre des valeurs et se faisait aussi au nom du réel. Et ce que j’ai toujours combattu, c'est les mensonges et les dénis de réalité qui sont ceux utilisés par les extrêmes et en particulier l’extrême droite », a-t-il expliqué.

Il a estimé qu’invoquer des « arguments historiques et moraux » était insuffisant « parce que cette extrême droite s’est transformée » et « qu’elle a beaucoup d’électeurs aujourd’hui qui ne votent pas pour cette histoire mais votent parce qu’ils se disent au fond, on n’a pas encore essayé cela ».

« Et donc le combat contre l’extrême droite est aussi un combat au réel, au concret. En réindustrialisant le pays, en disant la vérité sur les comptes publics, en menant des réformes courageuses, parfois impopulaires, lorsqu’il faut le faire, parce que l’extrême droite ne peut prospérer que sur le déni de réalité », a-t-il insisté.

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