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Roland-Garros: entre tribunes vides, ambiances électriques et sifflets, bonnet d'âne pour le public français

Roland-Garros: entre tribunes vides, ambiances électriques et sifflets, bonnet d'âne pour le public français

L’édition 2023 de Roland-Garros va livrer son verdict ce week-end avec les finales dames et messieurs. L’heure de tirer le bilan du tournoi avec un coup de projecteur sur l’ambiance, et le public rarement autant versatile. On retiendra évidemment cette soirée dantesque lors du premier tour et ce match d’anthologie de Gaël Monfils face à Sebastian Baez qui fait exploser le court Philippe-Chatrier. Ou encore ce record d’affluence lors des qualifications qui ont réuni pas moins de 50.000 spectateurs animant comme jamais les courts annexes au soutien des joueurs et joueuses français.

>>> La finale Swiatek-Muchova en direct

Les demi-finales dames jouées devant un Chatrier loin d’être rempli

Il y a aussi cette impression quelque peu désagréable. Les demi-finales, et ce n’est pas la première fois, se sont une nouvelle fois jouées devant des tribunes clairsemées. Et encore pire pour la deuxième finale de haute volée pourtant entre Iga Swiatek et Beatriz Hadad-Maïa. Une physionomie d’affluence qui s’était déjà produite en quart de finale lors du match Jabeur-Haddad Maia. La Tunisienne l’a déploré après son élimination :"C'était vraiment bien de voir les Tunisiens dans le public parce que je sais qu’il n’y avait pas de billet et c'était gênant de voir le stade vide. Beaucoup de Tunisiens voulaient acheter des billets pour venir me voir jouer". On peut même y ajouter la deuxième demi-finale messieurs entre Casper Ruud et Alexander Zverev… Les images à la télévision ont certainement dû être difficiles à digérer pour tous ces passionnés de tennis qui n’ont pas réussi à obtenir le précieux sésame lors de l’ouverture de la billetterie.

Les matchs en soirée et leurs ambiances très chaudes

Cette année à Roland-Garros, il y a une nouveauté dans les allées : les stands de bière express. Et des vendeurs qui déambulent avec un réservoir dans le dos, à la façon américaine. Clairement avec le beau temps tout au long de la quinzaine et la chaleur, le public s’est beaucoup réhydraté… Et pour certains spectateurs peut-être trop. Sur les matches en fin de journée, ou les night sessions, l’ambiance était souvent très chaude dans les tribunes, aux allures de stade de foot. A travers ces matches nocturnes, on aura été marqué par l’ambiance électrique en mode "Coupe Davis" du Suzanne Lenglen lors du 2e tour entre Arthur Rinderknech et l’Américain Taylor Fritz. Sur cette rencontre les manifestations intempestives du public sur le service du 8e joueur mondial, notamment entre sa première et sa deuxième balle, ont dépassé les limites.

Djokovic, hué à plusieurs reprises, dénonce "un public irrespectueux"

Alors qu’il a l’occasion ce dimanche de conquérir un 23e titre du Grand Chelem, ce qui ferait de lui le joueur le plus titré de l’histoire devant Rafael Nadal et Roger Federer, Novak Djokovic a été hué à plusieurs reprises durant le tournoi. Le plus souvent à tort, il n’est pas admissible de siffler l’un des meilleurs joueurs de l’histoire lorsqu’il remporte la balle de match, synonyme de qualification pour la finale, face à Carlos Alcaraz. Il n’est pas non plus normal de le siffler lorsqu’il prend une pause toilette à la fin du deuxième set de cette demi-finale, et d’applaudir Alcaraz un set plus tard lors de cette même pause. Le Serbe en avait été la cible plus tôt dans le tournoi, lors du 3e tour face Alejandro Davidovitch-Fokina : "Ce sont des individus ou des groupes qui adorent huer, je trouve ça irrespectueux et je ne comprends pas cela. Ils ont payé ils font ce qu'ils veulent, la plupart du temps je ne dis rien mais parfois quand quelqu'un a un comportement irrespectueux il faut répondre", avait fustigé Djokovic. Il serait bon aussi que les règles soient connues par le public comme lorsqu'il vient dans un stade de foot. L'an passé, la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, avait parlé "d'incivilités", il y a encore du travail. Si on compare Roland-Garros aux autres Grands Chelems, à l'exception de Wimbledon, l'US Open et Melbourne ne sont pas irréprochables non plus mais Roland est à la traîne. Espérons que les finales clôtureront de belle manière le tournoi.

Article original publié sur RMC Sport