Roland-Garros: l'Ukrainienne Kostyuk zappe volontairement la poignée de main avec la Biélorusse Sabalenka

Roland-Garros: l'Ukrainienne Kostyuk zappe volontairement la poignée de main avec la Biélorusse Sabalenka

Une fin de match glaciale. Après une partie globalement dominée par la Bélarusse Aryna Sabalenka, Marta Kostyuk s'est inclinée en deux sets 6-3, 6-2 et est donc éliminée de Roland Garros dès le premier tour. A l'issue du match, comme elle avait prévenu, l'Ukrainienne n'a pas salué la numéro 2 mondiale. Une absence de poignée de main dont elle a convenu avec les autres tenniswomen de son pays vis-à-vis des athlètes russes et bélarusses, en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Des sifflets puis des applaudissements

Et une fois de plus, l'ancienne numéro 2 chez les juniors a respecté ses engagements. S'inclinant lourdement face à Aryna Sabalenka en deux sets 6-3, 6-2 en l'espace d'1h11 de jeu, Marta Kostyuk est allée directement saluer l'arbitre, snobbant son adversaire, avant de s'assoir sur son banc puis de rentrer aux vestiaires. Un manque de fairplay sportif que le court Philippe-Chatrier n'a pas manqué de lui reprocher.

Les supporters présents ont hué la scène, à tel point que la Bélarusse s'est demandée si cela la visait elle directement. Après avoir esquissé un petit salut ironique vis-à-vis du public, elle reçoit des applaudissements. Puis s'explique en interview d'après-match: "C'était un match très difficile émotionnellement. Je suis désolée les gars, je pensais d'abord que les sifflets étaient contre moi et finalement non, je me suis rendue compte de votre soutien."

"Toute ma famille est à Kyiv"

En conférence de presse, Marta Kostyuk avait déjà annoncé son geste, prévenant qu'il s'agissait d'une décision unanime des tenniswomen ukrainiennes. Qui auraient espéré plus de soutien de la part d'autres nationalités pour boycotter les matchs: "Au début, on envisageait de ne pas aller sur le court quand on affronterait des joueuses russes ou biélorusses, et on espérait que les autres suivent, les Polonaises, les Tchèques... Mais on ne l'a pas fait. On est des filles, on n'a pas de couilles."

"Toute ma famille est à Kyiv, pas dans les zones les plus dangereuses à l'est, poursuivait Marta Kostyuk, utilisant la visibilité dont elle dispose pour sensibiliser à la siutation en Ukraine. Mais n'importe quoi peut arriver à n'importe qui. Si vous êtes tué par des tirs de roquette, c'est que c'est votre destin." Une situation que son adversaire du jour disait "comprendre" en conférence de presse, même si elle fait semblant de ne pas comprendre la cause de son évitement à la fin des matchs: "Si elle me déteste, je ne peux rien y faire. Moi, je ne ressens rien de cette nature."

Article original publié sur RMC Sport