Roland-Garros: Oudéa-Castéra critique le "message militant" de Djokovic qui n'est "pas approprié"

Roland-Garros: Oudéa-Castéra critique le "message militant" de Djokovic qui n'est "pas approprié"

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a estimé mercredi que le message de Novak Djokovic écrit après son match à Roland-Garros lundi qualifiant le Kosovo de "coeur de la Serbie", n'était "pas appropriée". Interrogée sur France 2, la ministre, ex-directrice de la Fédération française de tennis (FFT), a indiqué que "ce n'est pas approprié". "Il ne faut pas que cela recommence", a-t-elle dit, taxant ce message de "militant" et "très politique".

"Il y a principe de neutralité du terrain de jeu, a rappelé la ministre. Quand on porte des messages qui rapprochent les peuples autour de valeurs universelles, peut exprimer, un sportif est libre de le faire, là, en l'occurrence, c'est un message qui est très politique. Et je pense qu'il ne faut pas, a fortiori dans les circonstances actuelles, rentrer là-dedans. Il ne faut pas que ça se reproduise."

Après son match remporté lundi face à l'Américain Aleksandar Kovacevic 6-3, 6-2, 7-6 (7/1), le Serbe, armé de son marqueur, a inscrit quelques mots en cyrillique sur la caméra du court Philippe-Chatrier.

Des mots en guise de message politique: "Le Kosovo c'est le cœur de la Serbie! Stop à la violence." Cette sortie du n°3 mondial est intervenue dans un contexte lourd, alors que le nord du Kosovo est le théâtre depuis plusieurs jours d'affrontements entre des membres de la force internationale emmenée par l'Otan (KFOR) et des manifestants serbes qui réclament le départ de maires albanais de la localité.

La fédération kosovare veut le mettre à l'amende

Le joueur s'est justifié ensuite en conférence de presse devant les journalistes serbes. "C'est un sujet sensible. Je ressens une responsabilité supplémentaire en tant que personnalité publique et en tant que fils d'un homme né au Kosovo d'apporter mon soutien à tout le peuple serbe. C'est le moins que je puisse faire. Je ne suis pas un politicien et je n'ai pas l'intention d'engager un débat", a-t-il dit.

Ce n'est pourtant pas la première fois que le joueur parle du Kosovo: en janvier 2008, après sa première victoire en Grand Chelem à l'Open d'Australie, il avait déclaré: "Le Kosovo est la Serbie." La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province et des tensions éclatent régulièrement entre Belgrade et Pristina.

La fédération kosovare de tennis prépare une plainte officielle contre Novak Djokovic, a-t-on appris ces dernières heures. Elle a l’intention de soumettre ce mercredi une requête à l’ITF et à la Fédération française de tennis (FFT) pour que "Djokovic soit poursuivi, et mis à l’amende". "Il sous-entend qu’il a des origines au Kosovo parce que son père y est né. Il a en effet des liens avec la région du nord, mais le Kosovo est un pays indépendant reconnu par la fédération internationale de tennis (ITF), la fédération européenne de tennis et la communauté internationale", s’est indigné Jeton Hadergjonaj, le vice-président de la fédération kosovare.

Article original publié sur RMC Sport