Roland-Garros: Svitolina s'en prend à Sabalenka après la poignée de mains refusée

Roland-Garros: Svitolina s'en prend à Sabalenka après la poignée de mains refusée

La cote d’amour du public parisien n’aura pas suffi à éviter une petite bronca à Elina Svitolina ce mardi. Battue par Aryna Sabalenka (4-6, 4-6) et éliminée du tournoi de Roland-Garros en quarts de finale, la joueuse ukrainienne a été sifflée et huée par une partie des spectateurs du court Philippe-Chatrier lorsqu’elle a refusé de serrer la main de son adversaire biélorusse.

>> Suivez Roland-Garros en direct

Si la compagne du Français Gaël Monfils n’a pas changé ses habitudes, elle refuse tout contact physique avec les joueuses russes et biélorusses en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie, les spectateurs présents en tribunes ne l’ont pas soutenue.

Avec le duel entre le Serbe Novak Djokovic et le Russe Karen Kachanov dans la foulée du huitième féminin, des spectateurs russes étaient également sans doute déjà présents en nombre pour le duel Svitolina-Sabalenka.

Svitolina: "Je m'attendais à me faire huer"

Après avoir dominé les Russes Anna Blinkova et Daria Kasatkina aux tours précédents, Elina Svitolina avait regagné sa chaise sans le moindre geste pour ses rivales. Mais si ces derniers jours le public de Roland-Garros l’avait saluée, cette fois l’Ukrainienne a eu droit aux sifflets du Chatrier. Tout sauf une surprise pour celle qui est retombée au 192e rang mondial après sa maternité. Mais ce que la joueuse de 28 ans n’a pas saisi, c’est la présence d’Aryna Sabalenka au filet en train de l’attendre pour lui serrer la main.

"Je ne sais pas pourquoi elle attendait. Mes déclarations étaient très claires par rapport à la poignée de main. Ensuite, je m'attendais à ce que n'importe qui perde dans cette situation se fasse huer, a lâché Elina Svitolina lors de son passage en conférence de presse. Donc cela n'a pas été une surprise que je me fasse huer."

Quand un journaliste l’a relancée sur une possible provocation de la Biélorusse, l’ancienne numéro 3 du classement WTA s’est montrée tout aussi directe: "[Elle voulait enflammer la situation en attendant au filet?] Oui, je pense que c'est ça."

Svitolina droite dans ses tennis

Malgré les huées de certains spectateurs ce mardi, Elina Svitolina ne compte pas changer de position. Tant que le conflit se poursuivra en Ukraine, elle refuse de serrer la main des joueuses russes et biélorusses. Non sans s'interroger sur l'absence de sanction contre Aryna Sabalenka, qui a zappé deux fois ses conférences de presse à Roland-Garros sans être sanctionnée, la 192e joueuse mondiale a aussi rappelé que les réactions du public ne la dérangeait pas car elle ne pourra jamais faire l'unanimité.

"Le soutien que nous avons eu du Royaume-Uni était incroyable, en particulier dans le cadre de Wimbledon l'année dernière. Beaucoup de soutien en faveur des Ukrainiens. On remercie beaucoup le Royaume-Uni d'avoir pris une telle position, a encore expliqué Elina Svitolina face aux journalistes. Je ne me concentre pas là-dessus. Comme je l'ai déjà dit, je ne veux pas que tout le monde m'aime. Je ne suis pas une poupée que les gens vont aimer tout le temps et dans toutes les situations. J'ai mon point de vue, je m'y tiens et je ne vais pas trahir mon pays pour juste être aimée des gens."

Sabalenka: "Je ne soutiens pas la guerre"

Elle aussi de passage en conférence de presse, après avoir raté les deux précédentes, Aryna Sabalenka a réagi aux attaques contre elle. Après avoir rappelé qu'elle était contre la guerre, elle a répondu à ceux qui l'accusent de soutenir le président biélorusse Alexandre Loukachenko.

"On a joué en Fed Cup, des photos de nous ont été prises mais rien de mal n'arrivait à l'époque. Je l'ai dit à bien des reprises, je ne soutiens pas la guerre, je ne veux pas que mon pays soit impliqué. J'y ai répondu bien des fois, a martelé la deuxième joueuse mondiale. Je ne soutiens pas la guerre, et je ne veux pas impliquer sport et politique, je ne suis qu'une joueuse de tennis de 25 ans, si je voulais faire de la politique je ne serai pas ici."

Et d'avoir un mot très respectueux pour Elina Svitolina après les sifflets du public de Roland-Garros: "Elle ne méritait pas, je respecte beaucoup ce qu'elle a accompli depuis qu'elle a donné naissance à sa fille."

Article original publié sur RMC Sport